Sud-Aveyron : quand le photovoltaïque se la joue collectif et solidaire, et rebâtit le patrimoine

  • Lum del Larzac a inauguré son 24e projet chez Marylin et Adeline de la Gaec Les licornes d'Aphrosy.
    Lum del Larzac a inauguré son 24e projet chez Marylin et Adeline de la Gaec Les licornes d'Aphrosy. Reproduction Centre Presse - A. D.
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Aurélien Delbouis

Sous l’impulsion des fermiers, la SAS Lum del Larzac s'est engagée, voilà 10 ans, dans la production d’énergie renouvelable dont les bénéfices visent à réhabiliter une partie du patrimoine bâti des causses. En attendant de soulager les agriculteurs de la flambée des prix de l'énergie.
 

L’idée est née d’un constat simple, comment électrifier collectivement le plateau, lutter concrètement contre le réchauffement climatique tout en amorçant la transition énergétique ?

Nous étions en 2013. Dix ans plus tard, Lum del Larzac, avec ses presque 300 sociétaires, produit 400 mégawatt-heure soit la consommation moyenne de 400 ménages français pendant une période d’un mois. "À l’origine, un des fermiers souhaitait refaire sa toiture et a réfléchi à un équipement photovoltaïque. Il a soumis son idée à la SCTL qui est propriétaire donc décisionnaire. Comme plusieurs personnes étaient décidées à s’impliquer, nous avons réfléchi à un projet collectif, explique Thomas Lesay, président de la SAS (société par actions simplifiée) Lum del Larzac dont l’objectif "est de réussir à produire une énergie locale, collective et renouvelable, dont les bénéfices seront dédiés à la restauration et la conservation du patrimoine bâti, et idéalement permettre l’installation de nouveaux fermiers sur le plateau…"

Sur les terres de la SCTL (Société civile des terres du Larzac) ou de la SC GFA (Société Civile Gestion Foncière Agricole du Larzac), les projets se succèdent, équipant désormais une vingtaine de toits en panneaux photovoltaïques pour des puissances comprises entre 9 et 99 MWh.

Le dernier en date, implanté chez Marylin et Adeline du Gaec des Licornes d’Aphrosy sur la ferme d’Aussedat, a été inauguré le 2 janvier dernier. Sous le soleil… Sur ce bâtiment tout neuf, en bois, de 756m² au sol, les 414m² de toit équipé en panneaux photovoltaïques par la société sud-aveyronnaise C2A, permettront de produire 140 000 kW/h par an, "l’équivalent de la consommation d’une trentaine de familles", fait valoir le président de Lum del Larzac.

Autoconsommation

Novateur en son temps, le programme porté par Lum del Larzac pourrait aussi permettre, c’est la volonté, de restaurer le patrimoine bâti présent sur les périmètres SCTL et GFA grâce à la revente de l’électricité produite. 80 000 € en 2020. "L’idée évidemment est de participer à la transition énergétique tout en aidant les fermiers à retaper leurs structures. La SCTL possède un patrimoine bâti énorme, parfois en danger, qu’elle n’a pas les moyens d’entretenir. Si des fermiers n’ont justement pas les moyens de faire du gros œuvre, l’argent collecté pourrait donc servir à ça, plaide Chantal Alvergnas, gérante de la SCTL dont le rôle est aussi de transmettre ce patrimoine aux prochaines générations." 

En attendant, la SAS poursuit son œuvre collective et pense désormais "autoconsommation". "On arrive à des situations catastrophiques avec des agriculteurs dont les coûts d’électricité passent de 15.000 à 60.000 euros par an. Dans ce contexte, les projets d’autoconsommation deviennent plus intéressants. On y pense de plus en plus", termine le fondateur de C2A et membre de la collégiale Lum del Larzac, Guy Degreef.

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