Aveyron : à Rodez, la vie de ramoneuse de Jeanne Peyrichou

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  •  À 23 ans, Jeanne Peyrichou exerce le métier de ramoneur depuis près d'un an.
    À 23 ans, Jeanne Peyrichou exerce le métier de ramoneur depuis près d'un an. Les Ramoneurs aveyronnais
Publié le
Timothée Croisan-Cécina

Originaire de Rodez, Jeanne Peyrichou arpente depuis près d’un an le département comme ramoneuse. Un métier exercé par peu de femmes.
 

C'est une jeune femme au parcours de vie singulier. À seulement 23 ans, Jeanne Peyrichou a déjà connu plusieurs expériences professionnelles diverses et variées. Animatrice pour enfants de 2016 à 2018, cette Ruthénoise part à Cambridge en Angleterre durant un an comme jeune fille au pair jusqu’en 2019. Désirant se lancer dans un tour d’Europe en van suite à son retour en France, elle commence une mission d’intérim, pour financer son projet, comme "ouvrier spécialisé en isolation et faux plafond à Olemps. C’est comme ça que j’ai découvert ce métier manuel et ça m’a plu. C’est une branche que je ne connaissais pas du tout" confie Jeanne.

Le ramonage : "un concours de circonstances"

Après une première semaine de mission en septembre 2019, elle finit par obtenir un CDI quelque temps plus tard. En 2022, la jeune femme achète une maison équipée d’un poil à bois qui doit être ramoné. Durant l’intervention de l’entreprise réalisée en mars, elle confie de manière informelle au ramoneur qu’elle exerce un travail manuel. Gérant des Ramoneurs Aveyronnais, Anthony Alary explique que "l’entreprise était dans une période de recrutement. C’est vraiment un concours de circonstances".

Après une première proposition d’embauche refusée par Jeanne, l’entreprise de ramonage retente sa chance. Finalement, la jeune femme accepte et laisse son CDI. Elle commence par suivre une formation théorique d’une semaine en Bretagne en juin 2022 concernant notamment "les notions de sécurité, de normes et de lois encadrant le ramonage, un peu comme un contrôle technique de voiture". Par la suite, elle attaque l’été et suit une formation pratique en binôme avec son responsable Anthony et commence à intervenir toute seule en septembre "mais toujours avec le téléphone pas trop loin" confie Jeanne en rigolant.

"J’ai découvert que j’aimais bien les métiers dits masculins"

La jeune femme explique que son nouveau métier de ramoneuse présente de nombreux avantages comme "la mobilité, le fait de travailler à différents endroits, rencontrer des gens aux profils différents ce qui est très enrichissant. C’est physique et quand je rentre le soir je dors bien". Elle apprécie également "le fait d’être utile en participant à la sécurité des clients".

Jeanne Peyrichou dispose d'un large choix de matériel qu'elle utilise en fonction de ses interventions.
Jeanne Peyrichou dispose d'un large choix de matériel qu'elle utilise en fonction de ses interventions. Les Ramoneurs Aveyronnais

Face à son nouvel emploi, "mes proches ont été très contents. D’autres étaient réticents, se questionnaient sur le métier et certains clients sont surpris et ne comprennent pas. J‘ai découvert que j’aimais bien les métiers dits masculins et choquer un peu pour montrer que c’est possible pour une femme". Cette dernière explique que ses interventions de ramonage sont "intenses mais courtes. Il faut être minutieux. Comme on a moins de force physique que les hommes, on va beaucoup plus analyser et faire preuve d’imagination pour trouver une solution". En tant que ramoneuse, Jeanne retrouve toutes les qualités de son ancien métier : la mobilité, les côtés physique et manuel.

"J’ai le sourire tous les matins en allant travailler"

Ses interventions se découpent en trois temps. Après une dizaine de minutes d’analyse de la situation, Jeanne intervient en moyenne durant "30 à 45 minutes" en retirant totalement tous les éléments amovibles du conduit comme le cendrier et réalise un ramonage aller-retour rotatif notamment à l’aide d’une viseuse. Elle utilise également des pinceaux, une brosse rotative pour les poêles et inserts à bois mais aussi de grosses cannes pour les cheminées plus imposantes. Pour finir, elle procède au nettoyage de sa zone d’intervention.

Parcourant en moyenne 150 km par jour et 800 par semaine, Jeanne a "le sourire tous les matins en allant travailler. C’est un métier qui correspond à mes valeurs notamment par rapport à l’écologie". Engagée pour un minimum de deux ans, la jeune femme qui a envie de faire plein de métiers ne s’interdit rien dans le futur.

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