Aveyron : le personnel demande des comptes à la direction de l’hôpital de Millau

  • Les syndicalistes ont dénoncé le manque d’efforts de la direction.
    Les syndicalistes ont dénoncé le manque d’efforts de la direction.
Publié le
Louis Dupin

L’intersyndicale Sud-CGT organisait une "cérémonie de contre-vœux".

Il y avait du monde, hier midi, devant le réfectoire de l’hôpital de Millau. Une centaine de personnes s’étaient réunies à la suite de l’appel lancé par l’intersyndicale Sud-CGT pour assister à leur "cérémonie de contre-vœux", prenant le contre-pied de celle organisée par la direction de l’hôpital.

Dans le viseur des syndicats, le manque d’efforts de la part de la direction dans un contexte tendu où les professionnels de santé sont en tension depuis plusieurs mois. En témoignent les 24 lits SSR (Soins de suite et de réadaptation) fermés auxquels viennent s’ajouter dix lits en médecine, depuis le 30 décembre. "La fermeture va perdurer pour ces dix lits, très certainement jusqu’à avril, voire septembre, avance Corine Mora, de la CGT. Conséquences sur les patients : ils arrivent aux urgences et tous les matins, 7 à 8 patients sont sur les brancards, dans les couloirs." Pour pallier la situation, l’heure est donc aux efforts. Mais selon les syndicats, ces derniers ne sont que d’un côté. "On nous a supprimé une prime de chaussures de 2,71 € par mois, les 80 % (contrat de travail à temps partiel, NDLR) ne sont plus accordés", poursuit la syndicaliste avant de pointer du doigt la prime de fonction et de résultat annuelle touchée par les directeurs, pour un montant compris entre 49 800 et 67 200 €. "Ces primes sont faites pour nous plier."

Deux salles, deux ambiances

Des accusations rejetées en bloc par la direction. "En tant que directeur, j’essaie de maintenir les services. Depuis que je suis arrivée, des offres de soins se sont mises en place, l’hôpital de jour s’est enrichi d’activités", se justifie Sylvie Marty. La directrice loue la mise en place "d’une politique d’attractivité avec des titularisations plus rapides." Un argument contesté par les syndicats. "Il y a eu zéro avancement de grade cette année, la politique d’attractivité, je ne sais pas où elle est", s’indigne Corine Mora. Pour les syndicalistes, rien n’évoluera sans "une remise en cause de notre déficit de 40 millions d’euros", fait valoir Éric Aninat, de Sud. Un argument qui a fait réagir Arnaud Viala, président du Département. Précisant dans la cacophonie générale que les élus n’étaient pas des "adversaires", ce dernier fait savoir que "sur la dette, il va falloir trouver des solutions ensemble qui permettent qu’on arrête de creuser ce trou."

À l’hôpital, deux salles, deux ambiances.

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