Aveyron : c’est le soulagement pour les vendeurs de CBD de Rodez

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  • La vente de feuilles et de fleurs de CBD ayant un taux inférieur à 0.3 % est définitivement autorisée.
    La vente de feuilles et de fleurs de CBD ayant un taux inférieur à 0.3 % est définitivement autorisée. A.O
Publié le
Alexia Ott

Ce 29 décembre, le Conseil d’État annulait définitivement l’interdiction de vendre des feuilles et des fleurs de CBD ayant un taux de THC inférieur à 0.3 %. Retour sur l’impact de ce nouvel arrêté pour les commerçants de CBD.

Alors que l’arrêté interministériel du 30 décembre 2021 interdisait la vente des fleurs de chanvre CBD, ce 29 décembre 2022, le Conseil d’État annulait définitivement cette interdiction. Les commerçants ruthénois de CBD ont témoigné sur ce revirement de situation.

Le CBD, une plante vertueuse

Yoann Perrée, le gérant de la franchise ruthénoise le Chanvrier Français, est ravi de cette nouvelle. Il est rassuré pour son commerce : "maintenant ils ne peuvent plus revenir dessus". Il confie que la vente de fleurs de CBD concerne 50 % de son chiffre d’affaires.

Yoann s’est retrouvé dans cette branche suite à une reconversion professionnelle : "Je voulais aller dans des produits écologiques, de bien-être, le concept m’a plu". Son objectif : casser l’image du CBD associée à la drogue. "Je n’ai que de bons retours sur la qualité des produits, qui proviennent exclusivement de l’agriculture biologique française". Les produits sont contrôlés par des laboratoires agréés par l’État suivi d’un second contrôle par la franchise elle-même. Selon lui, le CBD a plusieurs vertus, notamment l’aide au sevrage tabagique. Concernant la légalisation du cannabis, il n’y voit pas de freins si c’est encadré. "Ça permettrait de plus surveiller la qualité des produits, de préserver la santé publique, de mettre en place des campagnes de prévention et d’éviter les arnaques".

"Les gens manquent d’information"

Julien Dahan, salarié à Horus, qui a ouvert ses portes récemment, est satisfait de la progressive acceptation du CBD : "C’est reconnu utile maintenant, c’est bien". Selon lui, le CBD est une alternative naturelle pour diminuer le stress. "Les gens se font du souci en ce moment, notamment à cause du contexte compliqué de ces derniers temps". Sa volonté principale est d’accompagner ses clients avec un suivi personnalisé.

Cependant, il remarque que le CBD n’est pas encore rentré totalement dans les mœurs, "il est encore associé à la drogue, il y a des idées reçues qui associent le CBD à la défonce". Selon lui, cela est dû au fait que "les gens manquent d’information, c’est le vrai problème". Il pense alors que le décret peut permettre de transmettre les bonnes informations. Il voit donc d’un bon œil cette nouvelle étape mais concède que "l’on est à l’abri de rien". Concernant la légalisation possible du cannabis, il ne s’y oppose pas car, selon lui, cela "pourrait même réfréner la consommation des Français, parce que ce ne serait pas l’interdit".

"C’est le soulagement le plus total"

Pour Cyril Hoareau, gérant du magasin Au Vert Shop et membre du syndicat UPCBD, "c’est le soulagement le plus total". Il espère un dialogue constructif entre les forces de l’ordre, l’UPCBD et l’AFPC pour trouver une solution afin de faire prospérer la filière. "Je veux qu’on nous voie non pas comme des délinquants mais comme des partenaires. Tout le monde peut y gagner : ça peut servir à l’économie française, aux vendeurs, aux agriculteurs…".

Son souhait : la réhabilitation du chanvre et la démonstration du potentiel de cette plante. "Le chanvre pourrait sauver la planète, il nettoie les sols et capte le CO2, il peut être utilisé pour remplacer le plastique, fabriqué du textile, isoler et construire des maisons…" .

Les Français champions d’Europe

Cependant, selon lui, le combat n’est pas terminé. Il déplore le fait que la prise de CBD, pourtant autorisée, est condamnable lors de contrôle routier. "Le gouvernement a mis en place des nouveaux tests routiers encore plus précis", c’est l’incompréhension pour ce vendeur de CBD. Selon lui, le gouvernement va devoir se mettre en conformité à ce sujet en 2023. Il regrette également le manque d’encadrement de la vente de CBD : "En termes de légalité, rien n’interdit la vente de CBD à des mineurs, on ne le fait pas par éthique".

Tandis que la France possède la politique la plus répressive d’Europe concernant le cannabis, les Français sont les champions d’Europe en termes de consommation. Il a remarqué que le CBD permet à beaucoup de ses clients d’arrêter le THC. Selon lui, le gouvernement devrait alors inciter les consommateurs aux goûts et à l’odeur du CBD plutôt qu’au côté récréatif du cannabis. "Il va falloir changer et s’inspirer des pays où ça fonctionne, il faut qu’on en parle, qu’on ouvre le débat".

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