En Belgique, le Buron.BX propose le meilleur de l’Aveyron sur les marchés de Bruxelles
Avec leur "auberge ambulante aveyronnaise", Robin Boissonnade et son ami Quentin Guizard font un carton sur les marchés de la capitale belge. Où gourmands et gourmets se pressent autour du stand du Buron.BX.
Tous les chemins mènent à… Bruxelles. Robin Boissonnade, né en 1990 à Rodez, n’imaginait pas, à 32 ans, vivre en Belgique ni devenir traiteur sur les marchés de la capitale. Élève de l’école Marcel-Pagnol de Flavin puis du collège Jean-Amans de Pont-de-Salars, c’est au lycée François-d’Estaing, à Rodez, qu’il décroche son bac option arts appliquées, en 2008. Il poursuit à l’école des Beaux-Arts de Pau en section design graphique. Trois ans dans les Pyrénées-Atlantiques puis direction Lyon pour une quatrième année avant de stopper ses études. "J’avais envie d’autonomie, de vie active", se rappelle Robin qui travaille, dès 2014, dans une entreprise de sérigraphie à Montpellier avant de revenir à Rodez où il est employé chez Brugier Sérigraphie. En parallèle, il s’investit au sein du collectif artistique Bounce, une association qui organise notamment des petits festivals en Aveyron.
Séduit par le milieu de la restauration
Il décide, en 2018, de préparer un Master de design d’espace à Montauban qu’il laisse finalement tomber pour aller faire des saisons à Biscarrosse durant l’été 2019 et à Val-Thorens l’hiver suivant. Tout s’arrête en mars 2020 avec le premier confinement lié à la pandémie de Covid mais repart de plus belle, dès l’été, en Aveyron cette fois-ci, plus précisément aux Rousselleries, au bord du lac de Pont-de-Salars. "Il y avait une super ambiance, de travail et de fête, se souvient-il. C’est ça que j’aime dans ces métiers-là !"
Déjà, l’idée de se lancer dans la restauration germe dans l’esprit du jeune Flavinois. Il profite d’un voyage à La Réunion, à l’été 2021, pour peaufiner son projet. Avant d’acheter du matériel et de tenter l’aventure à Bruxelles. "J’y étais déjà allé plusieurs fois voir des amis qui habitent là-bas. C’est une ville très accueillante et festive. J’avais fait un peu de repérage sur place mais je me suis surtout fié à mon intuition", avoue-t-il. "Il y a une grosse culture du marché de plein air, ici. Et même s’il ne fait pas toujours beau, les gens aiment souvent manger sur place."
Robin débarque donc en janvier 2022 dans la capitale belge et se lance en mars. Ce sera le Buron.BX, "auberge ambulante aveyronnaise".
Au menu, tout ce qui fait la renommée de la gastronomie rouergate : saucisse, aligot, farçous, soupe de campagne, conserves et charcuterie de pays…
Molinié, à Salles-Curan, Serin, Jeune Montagne, la Naucelloise font partie des principaux fournisseurs de la jeune entreprise – une liste qui ne demande qu’à s’étendre. Des produits expédiés deux fois par mois, depuis l’Aveyron, par les transports Galdis.
"Les Belges adorent les produits aveyronnais"
"Quand on croise des Français, ils sont toujours étonnés de retrouver tout ça en Belgique. Et les Belges adorent", se réjouit le restaurateur.
Près d’un an après son arrivée à Bruxelles et après neuf mois d’activité, le Buron.BX est une affaire qui marche. Robin Boissonnade cherche d’ailleurs des associés. Et il a demandé, en octobre, à son ami Quentin Guizard, originaire de Rodez, de le rejoindre pour lui donner un coup de main. "C’est chouette de promouvoir les bons produits aveyronnais à l’étranger", se réjouit ce dernier. S’il n’est pas du métier – il a fait Staps à Rodez, a suivi une formation de moniteur éducateur à Marvejols pour notamment travailler à Sébazac auprès d’enfants autistes, et a participé au collectif Bounce où il a rencontré Robin, Quentin s’est investi à fond dans la société créée par son ami. "Je me donne deux ans à Bruxelles sur les marchés. Après, on verra", dit-il. Il faut dire que le jeune homme – il aura 28 ans en mars – ne manque pas d’idées ni de ressources. "J’ai toujours été très impliqué dans le milieu associatif et culturel. J’ai participé durant quatre ans à Cap Mômes, à La Primaube et j’ai aussi bossé avec l’Ajal à Sauveterre."
Une affaire qui marche
À Bruxelles, les deux acolytes s’installent cinq jours par semaine sur les marchés de la ville et de sa banlieue, le plus souvent de midi à 21 heures. "On fait pas mal les afterworks, à la sortie des bureaux. Il y a ici beaucoup de fonctionnaires qui travaillent pour la communauté européenne. Il nous arrive aussi de participer à des événements organisés par des bars. Ils servent à boire et nous, on propose notre aligot", souligne Robin.
"Bruxelles est une ville multiculturelle et cosmopolite, ajoute-t-il. Toutes les cuisines du monde y sont présentes. Et les Belges, qui sont gastronomes et bons vivants, sont vraiment friands de nouveautés."
Des nouveautés, c’est ce qu’apportent Robin Boissonnade et Quentin Guizard sur leur stand flanqué du drapeau occitan, notamment sur la fameuse place du Sablon dans le quartier européen. Et après avoir participé au marché de Noël, ils prévoient d’installer un restaurant en plein air, le temps d’une journée au printemps prochain, dans le bois de la Cambre. "Les Belges sont très amateurs des produits français et aveyronnais", répète Robin. Une affirmation qui se vérifie autour de l’étal de Buron.BX, sur les marchés de Bruxelles et alentour, où les gourmets se pressent chaque semaine.
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