Longtemps oubliées, les femmes prennent leur revanche dans la musique classique

  • La Finlandaise Kaija Saariaho apparaît à la onzième place du classement de Bachtrack des compositeurs contemporains les plus joués en concert.
    La Finlandaise Kaija Saariaho apparaît à la onzième place du classement de Bachtrack des compositeurs contemporains les plus joués en concert. PHILIPPE MERLE / AFP
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Mozart, Chopin et Beethoven sont les noms qui reviennent lorsqu’on demande à n’importe qui de citer des compositeurs classiques. Il est plus rare d’entendre celui de Fanny Mendelssohn, Lili Boulanger ou encore Alma Mahler, comme si les femmes n’avaient jamais contribué à cette pratique artistique. Un phénomène d’effacement qui s’inverse de plus en plus.


C’est en tout cas ce qui ressort du dernier rapport annuel de Bachtrack, un magazine spécialisé recensant les événements de musique classique à travers le monde. Quelque 27.124 concerts, représentations d’opéras et spectacles de danse ont été répertoriés afin de déterminer les grandes tendances qui animent le monde de la musique classique.

La parité en tête. Les compositrices sont souvent tombées dans l’oubli au fil des années, même si certaines étaient considérées comme de véritables stars de leur vivant. Leurs oeuvres ont souvent été déconsidérées au profit de celles de leurs homologues masculins. Cela se ressent dans l’enquête de Bachtrack. Et pour cause, Mozart est le compositeur le plus joué en concert en 2022, devant Beethoven et Bach. Le reste du palmarès est exclusivement composé d’hommes, tels que Brahms (n°4), Schubert (n°5) ou encore Schumann (n°6).Toutefois, neuf femmes figurent dans le top 20 des compositeurs contemporains les plus joués en concert. Parmi elles, la Russe Sofia Goubaïdoulina (n°7), l’Anglaise Anna Clyne (n°8) et la Finlandaise Kaija Saariaho (n°11). Une seule musicienne apparaissait dans ce classement en 2019, et aucune en 2013. Les cheffes d’orchestre gagnent également en visibilité ces dernières années. Elles sont 12 à figurer dans le top 100 de Bachtrack, dont Elim Chan. Cette cheffe d’orchestre hongkongaise de 36 ans s’est notamment illustrée en devenant la première femme à remporter le prestigieux concours de direction Donatella Flick en 2014. Une grande première depuis le lancement du prix international en 1990. L’Américaine Karina Canellakis (n°35), la Française Nathalie Stutzmann (n°38) et la Lituanienne Mirga Gražinytė-Tyla (n°51) apparaissent aussi dans le classement des 100 chefs d’orchestre les plus programmés au monde. Mais la première place revient à Andris Nelsons, le directeur musical de l’Orchestre symphonique de Boston, aux États-Unis, et du Gewandhaus de Leipzig, en Allemagne. Si la musique classique fait de plus en plus la part belle aux compositrices et aux cheffes d’orchestre, elle peine encore à mettre en avant les femmes chorégraphes. Ce phénomène est d’autant plus étonnant que la danse est perçue dans l’imaginaire collectif comme une activité essentiellement féminine. La Canadienne Crystal Pite est la seule chorégraphe à avoir donné plus de 50 représentations en 2022, ce qui explique pourquoi elle est la seule femme citée dans le top 20 des chorégraphes contemporains les plus programmés de Bachtrack. Elles sont 19 de plus dans le top 100.

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