Notre motivation à faire du sport dépendrait de nos bactéries intestinales

  • Le microbiote intestinal aurait un effet sur la dopamine sécrétée lors d'une séance de sport.
    Le microbiote intestinal aurait un effet sur la dopamine sécrétée lors d'une séance de sport. PeopleImages / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Selon une étude américaine, la sensation de bien-être ressentie lors d’une séance de sport serait principalement due au microbiote intestinal. Cet axe "intestin cerveau" permettrait d’augmenter la performance physique, et donc notre motivation, s’il est correctement stimulé.

Vous avez du mal à vous mettre au sport ? Votre microbiote pourrait en être la cause, révèle une étude américaine. Selon les chercheurs de Perelman School of Medicine de l'université de Pennsylvanie, certaines bactéries intestinales pourraient influer sur des nerfs sensoriels qui influent sur la motivation. Leurs résultats sont publiés dans la revue Nature.

Pour mener à bien leurs recherches, les spécialistes ont mesuré l’activité physique de 106 souris. Ils ont comparé les performances des cobayes en fonction des bactéries intestinales et des métabolites, des molécules impliquées dans le développement et la reproduction des cellules. Par la suite, ils ont calculé le nombre de "course volontaire" des souris, ainsi que leur endurance.

Résultat ? Les spécialistes ont remarqué que "donner aux souris des antibiotiques à large spectre pour se débarrasser de leurs bactéries intestinales réduisait de moitié les performances de course des souris", présentent les chercheurs dans un communiqué.

Un axe "microbiote-cerveau"

Les chercheurs révèlent que deux espèces microbiennes, l’eubacterium et la coprococcus, produisent des métabolites appelés amides d'acides gras (FAA). Ces derniers ont une influence sur la stimulation de récepteurs présents sur des nerfs sensoriels. Ces derniers localisés, au niveau de l’intestin, se connectent au cerveau par le biais de la colonne vertébrale. Correctement stimulés, ces nerfs permettent d’augmenter la production de dopamine, "l’hormone du bonheur" lors de l’effort physique.

"Cette voie de motivation intestin-cerveau pourrait avoir évolué pour relier la disponibilité des nutriments et l'état de la population bactérienne intestinale à la volonté de s'engager dans une activité physique prolongée", explique J. Nicholas Betley, professeur de biologie à l'École des arts et des sciences de l'Université de Pennsylvanie. "Cette ligne de recherche pourrait devenir une toute nouvelle branche de la physiologie de l'exercice". Les chercheurs nuancent toutefois, précisant qu'il reste encore à confirmer la présence de cette voie chez l’homme.

Ce n’est pas la première fois que cet axe microbiote- cerveau est étudié. En 2022, des chercheurs ont découvert un régime "psychobiotique", capable de réduire le stress par l’alimentation, tandis que d'autres ont fait le lien entre la consommation d’alcool et le microbiote.

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