Réforme des retraites : âge de départ à 64 ans, pension minimum, régimes spéciaux... Ce qu'il faut retenir des annonces du gouvernement

  • Elisabeth Borne présente les grands axes de la réforme des retraites ce mardi 10 janvier 2023.
    Elisabeth Borne présente les grands axes de la réforme des retraites ce mardi 10 janvier 2023. MAXPPP - CHRISTOPHE PETIT TESSON
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Centre Presse Aveyron

La Première ministre présente les grands axes de la réforme à l'occasion d'une conférence de presse.

Ce mardi 10 janvier 2023 marque le début du projet de réformes des retraites, avec l'annonce de ses mesures importantes par la Première ministre Elisabeth Borne face à la presse, à 17 h 30. 

Une réforme attendue au tournant par les oppositions politiques et les syndicats, qui promettent de se mobiliser dans les jours qui suivent. La CGT a fait savoir dans un communiqué être "déjà mobilisée" et "sans attendre les détails", quand le camp de la France insoumise a déjà annoncé une "marche à Paris contre la réforme des retraites pour samedi 21 janvier.

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La réforme est censée être présentée en Conseil des ministres le 23 janvier puis examinée à l'Assemblée nationale au début du mois de février. Le gouvernement d'Emmanuel Macron espère une entrée en vigueur de la réforme d'ici la fin de l'été 2023.

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Les annonces d'Elisabeth Borne en direct

Des "exceptions"

Si la réforme entend mettre fin aux "régimes spéciaux", Élisabeth Borne entend maintenir certaines exceptions. "Les militaires et les fonctionnaires comme les pompiers et les policiers, dont les métiers sont plus dangereux, pourront continuer à partir plus tôt", affirme la Première ministre. Un départ à 62 ans sera également "maintenu pour les personnes en invalidité ou inaptitude", poursuit la cheffe du gouvernement.

Fermeture de régimes spéciaux

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, confirme la fermeture des régimes spéciaux "devenus archaïques" : l'affilation régime générale d'assurance vieilesse et retraite la RATP, les industries électriques et gazières, les clercs et les employés de notaires, pour la Banque de France et le conseil social, économique et environnemental.

Les régimes spéciaux ne seront fermés que pour les nouveaux embauchés.

17,7 milliards d'euros d'économie

Nous devons trouver 13,5 milliards d'euros en 2030, dit Bruno Le Maire, ministre de l'Economie. "La réforme qui vient d'être présentée portera 17,7 milliards d'euros en 2030 aux caisses de retraite. Chaque centime économisé ira aux caisses de retraite, et uniquement aux caisses de retraite".

4,2 milliards d'euros seront donc dégagés pour financer les "mesures de justice" : revalorisation des petites retraites, les mesures de pénibilité et sur les carrières longues...

Le mot de la fin pour Elisabeth Borne

Élisabeth Borne : "Ce projet suscitera des débats et des oppositions. Non, ce projet ne se mettra en œuvre du jour au lendemain, l'âge de départ sera relevé progressivement sur une durée de huit ans. Non l'âge de l'annulation de la décote ne changera pas, il restera à 67 ans. C'est une protection pour les plus modestes, pour celles et ceux qui ont eu des carrières hachées et incomplètes, la plupart du temps des femmes.

Non, ce projet ne concerne pas les retraités actuels, le montant des pensions sera toujours indexé sur l'inflation. Le seul changement : c'est une augmentation pour 2 millions de petites retraites"

Revalorisation de la pension minimum pour tous

Élisabeth Borne confirme la revalorisation de la pension minimum à hauteur de 85 % du Smic, soit environ 1 200 euros par mois. Près de 2 millions de petites retraites vont être augmentées. Cette mesure concernera également les retraités actuels, et pas seulement les nouveaux retraités.

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4 personnes sur 10 pourront demander un départ anticipé

Avec ce système, 4 personnes sur 10 qui partiront à la retraite chaque année pourront bénéficier d'un départ anticipé.

La question de la pénibilité

La pénibilité de certains métiers sera prise en compte, comme le port de charges lourdes ou les postures pénibles, en renforçant les suivis médicaux et l'accompagnement du départ anticipé à 62 ans. Un fonds d'investissement va être créé dans la prévention de l'usure professionnelle dotée d'un montant d'un milliard d'euros. "Nous voulons aussi réfléchir l'évolution des carrières et les reconversions".

Les militaires et les fonctionnaires en catégorie active comme les policiers et les pompiers pourront continuer de partir plus tôt. Cela aussi le cas des aides soignantes dans la fonction publique hospitalière.

Un départ à 62 ans à taux plein sera maintenu pour les personnes en invalidité, en incapacité ou en inaptitude. Cela représente 100 000 personnes par an.

Partir plus tôt pour ceux qui ont commencé à travailler avant 18 ans

En 2030, lorsque l'âge légal sera porté à 64 ans, il restera à 58 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 14 ans. Et :

  • départ à 59 ans à partir de 15 ans
  • départ à 60 ans à partir de 16 ans
  • départ à 61 ans à partir de 17 ans
  • départ à 62 ans à partir de 18 ans et 19 ans

Âge légal repoussé à 64 ans en 2030

Nous proposons un projet pour l'équilibre du système de retraite, de justice et porteur de progrès social. 

Premier objectif : le déséquilibre entre nombre d'actifs et de retraités va provoquer des déficits qui vont se creuser, année après année. Je suis bien consciente que cela n'est neutre pour personne, mais nous proposons que ceux qui le peuvent travaillent plus longtemps. C'est aussi le choix de tous nos voisins européens.

Nous avions envisagé de repousser l'âge légal à 65 ans. Les semaines de dialogue nous permettent de proposer une solution différente.

À partir du 1er septembre, la durée de cotisation va être augmentée de 3 mois par an, pour atteindre 64 ans en 2030.

Meilleure retraite pour ceux qui cotisent toute leur vie

"Nous proposons un projet qui finance exclusivement nos retraites, et rien d'autre. Avec en tête, deux principes structurants : nous voulons que ceux qui ont cotisé toute leur vie partent avec une meilleure retraite. Et d'autre part, nous voulons prendre en compte les différences entre les métiers et les carrières".

Répondre aux "interrogations et aux craintes"

Élisabeth Borne : "Cette solidarité entre les générations repose sur un équilibre. Mais il y a une réalité que chacun connaît : le nombre de ceux qui cotisent pour les retraites diminue par rapport au nombre de retraités. 

J'ai bien conscience que faire évoluer notre système de retraite suscite des interrogations et des craintes chez les Français. Nous voulons y répondre et convaincre".

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