Football : Noël Le Graët mis en retrait, Philippe Diallo prend l'intérim de la FFF

  • Le comité exécutif de la Fédération française de football, réuni en urgence ce mercredi a obtenu la mise en retrait de Noël Le Graët de ses fonctions de président.
    Le comité exécutif de la Fédération française de football, réuni en urgence ce mercredi a obtenu la mise en retrait de Noël Le Graët de ses fonctions de président. Archives Centre Presse Aveyron
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Hervé Garric avec AFP Focus

Ce mercredi 11 janvier le Comité exécutif de la FFF s’est réuni à 11 h, avec notamment à l’ordre du jour la place plus que fragilisé du président de la FFF Noël Le Graët, ces derniers jours, à la tête de l’instance. Le Comex a décidé d’une mise en retrait de Le Graët jusqu’à l’audit. Le vice-président de la FFF Philippe Diallo va assurer son intérim.

Le comité exécutif de la Fédération française de football, réuni en urgence ce mercredi 11 janvier a obtenu la mise en retrait de Noël Le Graët de ses fonctions de président. Le dirigeant prendra du recul jusqu’à la publication de l’audit commandé par le ministère des Sports sur le pilotage de la FFF. Comme le veulent les statuts, Philippe Diallo, vice-président, assurera l’intérim.

Déjà visé par de nombreux témoignages, Le Graët s’est retrouvé encore plus fragilisé par ses propos déplacés contre Zinedine Zidane, tenus dimanche sur RMC. La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, poussait ces dernières heures pour un départ de Le Graët, avec qui elle entretient des relations exécrables.

Le Graët a été entendu par les enquêteurs de l’audit mardi, tout comme Florence Hardouin, la directrice générale. Les conclusions de cet audit seront remises fin janvier à la FFF qui aura alors deux semaines pour les commenter.

Sous pression après ses propos polémiques sur Zinédine Zidane et la diffusion d'un témoignage sur ses comportements sexistes, Noël Le Graët s'expliquait  mercredi devant le Comité exécutif extraordinaire de la FFF, une réunion a scellé son avenir à la tête de l'instance.

Cette convocation du "gouvernement" de la Fédération française de football, décidée par un président fragilisé, était censée lui permettre de riposter aux diverses interrogations et critiques internes, mais aussi de prendre le pouls de sa garde rapprochée.

Le Comex, qui a débuté aux alentours de 11 heures au siège du boulevard de Grenelle à Paris, était l'occasion pour le dirigeant de 81 ans, en poste depuis 2011, d'évoquer plusieurs sujets brûlants, comme la récente prolongation du sélectionneur Didier Deschamps, ses déclarations controversées envers l'icône Zidane et la mission d'audit lancée par le ministère des Sports, pour laquelle Le Graët a été entendu mardi.

Les ennuis s'accumulent en effet pour l'ancien maire socialiste de Guingamp. Et les membres de l'organe décisionnaire de la Fédération (14 en comptant le président) ont peu goûté les derniers épisodes qui écornent sérieusement l'image de l'institution et laissent planer le doute sur la capacité de son patron à aller au bout de son troisième et dernier mandat complet, prévu en décembre 2024.

Sortie irrespectueuse

Le Comité exécutif n'a pas apprécié d'apprendre samedi 7 janvier le renouvellement de Deschamps à la tête des Bleus jusqu'en 2026 en pleine Assemblée générale, comme les autres participants, un sujet qui n'avait pas été abordé lors de sa réunion, la veille.

La sortie irrespectueuse de Le Graët à l'égard de Zizou, dimanche 8 janvier sur RMC, a également embrasé le football français et suscité de nombreuses réactions indignées. Le Breton s'est excusé lundi 9 janvier, via un communiqué transmis à l'AFP, mais il devait de nouveau en répondre devant le Comex.

Le témoignage de l'agente Sonia Souid, en l'accusant directement d'avances à répétition, n'a fait qu'accabler encore un peu plus le président octogénaire alors que sa gestion, ainsi que celle de sa directrice générale Florence Hardouin, et ses comportements sexistes supposés, notamment auprès d'anciennes salariées, font l'objet d'une mission d'audit et de contrôle diligentée par la ministre des Sports.

Les conclusions de cet audit sont attendues fin janvier, mais des premiers éléments ont d'ores et déjà fuité. France Inter a ainsi révélé que "plusieurs femmes" avaient "dénoncé (...) l'attitude de Noël Le Graët à leur égard", ce qui a été confirmé à l'AFP par une source proche du dossier. Selon la radio publique, une ancienne cadre a "montré aux inspecteurs des textos et des messages WhatsApp" qui "ne sont certes pas illicites mais (...) posent question compte tenu du lien hiérarchique".

Ce mercredi matin, des membres des "dégommeuses", équipe composée majoritairement de lesbiennes et de personnes transgenre ont brandi devant le siège de la FFF des pancartes hostiles à Le Graët sur lesquelles on pouvait lire notamment "Le Graët: le Père Noël est une ordure", "Harcèlement sexuel, Le Graët démission".

Bonne image

Dans ce contexte explosif, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a estimé que la FFF "mérit(ait) un président à la hauteur (...) qui permette de donner une bonne image du football français à travers la planète".

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, avait déjà eu des mots très durs envers Le Graët, lundi 9 janvier. En conférence de presse, elle avait pointé des "sorties de route" successives et appelé le Comex à "prendre ses responsabilités". Le pouvoir politique n'a en effet aucun moyen de démettre le président de la Fédération, la Fifa étant très sourcilleuse concernant l'indépendance de ses associations membres.

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