Olemps. L'Aveyron en quête de bras et d’idées pour les 10 ans à venir

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  • Une agricultureen pleine mutation…
    Une agricultureen pleine mutation…
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Philippe Routhe

Lors de l’assemblée générale de la FDSEA, qui a eu lieu à Olemps, les orientations du futur ont été évoquées dans un contexte de plus en plus tendu.

S’il y a bien une profession dont l’avenir engage également le nôtre, c’est bien celle d’agriculteurs. Soumis à ces vents parfois tempétueux, qu’il s’agisse de la démographie ou des aléas climatiques, "ceux qui nous nourrissent" sont appelés à anticiper ce que peut être son futur. "Quelle agriculture dans 10 ans ?" : le thème choisi par la FDSEA pour animer son assemblée générale, qui s’est tenue ce jeudi à Olemps, témoigne d’une forme d’urgence.

Tant dans le déroulé des propos de Yannick Fialip, venu exposer la vision de la FNSEA, que lors des questions issues de la salle ont pu en témoigner. Et pour cause. Les statistiques font état d’un pays qui, à ce rythme-là, comptera moitié moins d’agriculteurs dans dix ans, tout en ignorant véritablement quel sera le degré de violence de l’impact du changement climatique.

"Il faudra ouvrir plus grand les bras " a résumé Yannick Fialip. En 2020, le salon de l’Agriculture avait pour thème "l’agriculture vous tend les bras…". C’est dire si le sujet n’est pas simple. Et l’Aveyron est bien placé pour le savoir.

Le département affiche certes 157 nouvelles installations aidées en 2022, se plaçant dans le peloton de tête en la matière au niveau national, mais affiche également un ratio d’une installation pour… huit départs. "Dans dix ou quinze ans, 80 % des gens qui vont s’installer ne seront pas issus du monde agricole. Ils n’auront pas la même vision que nous. Nous devons aussi nous remettre en question et faire évoluer notre culture pour ne pas les laisser isolés", a prévenu Bruno Montourcy, appelant à se "mettre en phase d’évolution positive".

Aller chercher les jeunes

Accès au foncier, modèle économique, développement de la main-d’œuvre, création de lycées de la souveraineté alimentaire, faire revenir l’agriculture dans les établissements scolaires, revoir les relations avec la GMS sont quelques-unes des pistes avancées, par un monde agricole qui semble aussi en quête d’une fierté perdue. Sans doute un des piliers sur lesquels l’agriculture doit bâtir son avenir. "Comment une profession comme la nôtre peut-elle se laisser aussi maltraiter ? ", a-t-on pu ainsi entendre.

Les Jeunes agriculteurs, qui œuvrent solidement sur le renouvellement des générations ont abordé le sujet avec le sérieux et l’optimisme qui les caractérisent : "Des jeunes, sur le territoire, il y en a et il faut aller les chercher. "

De son côté, Dominique Fayel, qui s’apprête à céder son siège au conseil d’administration de la FNSEA, a insisté sur " le défi majeur de la production. Il faut maintenir le potentiel de production ", craignant notamment des courants de pensée qui envisagent "de restituer à la vie sauvage des endroits où il n’y a pas beaucoup de monde…". Loin de la vision d’un certain Raymond Lacombe, dont la devise trônait dans la salle : "Pas de pays sans paysan."

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