24h pour créer : " Je me suis demandé si je pouvais faire en une journée ce qui m’avait pris toute une année "

  • 24h pour créer : " Je me suis demandé si je pouvais faire en une journée ce qui m’avait pris toute une année "
    24h pour créer : " Je me suis demandé si je pouvais faire en une journée ce qui m’avait pris toute une année "
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BPI France

Les 2 et 3 décembre 2022, Bpifrance a lancé la deuxième édition du concours 24 heures pour créer.  Le but : réunir en équipe des jeunes pour qu’ils créent, ensemble, une entreprise en un jour. Doria Ova, membre de Oratos, l'équipe lauréate du concours, nous raconte cette journée dans la peau d’un créateur. 

Créer une entreprise en moins de 24 heures vous semble impossible ? C’est pourtant le défi par relevé Doria Ova et ses quatre coéquipiers lors de la deuxième édition de "24h pour créer". Organisé par Bpifrance, ce concours propose à de futurs entrepreneurs de créer une entreprise. La jeune lauréate revient sur cette folle journée.

Big média : Est-ce que vous vous imaginiez créer une entreprise en 24h ?

Doria Ova : Non, jamais ! Mais c’était tout l’intérêt du défi. J’ai déjà eu la chance de fonder une entreprise et ça m’a pris douze mois. Je me suis demandé si je pouvais faire en une journée ce qui m’avait pris toute une année. Je savais que c’était possible mais je n’aurais jamais cru pouvoir y parvenir si vite.

BM : Comment on s'organise pour aller de l'idée jusqu’au pitch en 24 heures ?

DO : Dès que l'équipe a été formée, nous avons mis en place quelques règles pour éviter au maximum les conflits pendant ces 24 heures. Ensuite, nous sommes passés au brainstorming, qui est selon moi la phase la plus sensible. Nous avions énormément d’idées et il fallait expliquer, sans vexer ses partenaires, pourquoi on choisissait telle direction plutôt qu’une autre.

Evidemment, nous avons eu des moments de doutes, presqu’au point d’abandonner. Deux heures à peine avant de présenter notre projet, nous n'étions toujours pas sûr de ce qu'on allait proposer. Nous étions littéralement parasités par ce que pouvaient faire nos concurrents ou à imaginer une nouvelle fonctionnalité à ajouter à projet. C’est une remise en question permanente.

BM : Justement en quoi consiste votre projet ?

DO : Notre start-up s’appelait Oratos, " Visible " en grec. L’objectif était de permettre aux particuliers de consulter leur consommation d’énergie en temps réel, appareil par appareil, et non pas de façon globale. Grâce à cela nos clients pourraient directement la réguler en débranchant immédiatement la machine ou le dispositif trop gourmand en énergie.

BM : Est-ce que le fait d’avoir participé au concours vous a donné envie de persévérer dans le monde de l’entrepreneuriat ?

DO : Tout à fait. Ce concours m’a permis de sortir de ma zone de confort. Je me prédestinais à travailler dans le social et jamais de ma vie, avant 24h pour créer, je n’aurais envisagé de travailler dans l’énergie. A mes yeux, c'était un secteur inaccessible pour des personnes qui comme moi, n’étaient pas issues d’une filière scientifique. Ce concours m’a prouvé que non seulement j’aimais l’entrepreneuriat social mais que d’autres opportunités pouvaient s’ouvrir à moi.

BM : Qu’est- ce que vous avez trouvé le plus dur dans le fait de monter une société ?

DO : Au-delà de toutes les contraintes possibles, la gestion humaine est vraiment complexe. Il faut savoir écouter les autres mais aussi se faire entendre. Dans mon équipe nous nous sommes disputés dès le début parce que nous n’arrivions pas à laisser les uns et les autres parler sans surenchérir. Dans ce type d’exercice nous travaillons avec des personnes que nous ne connaissons pas et qui ont des goûts, avis et envies parfois diamétralement opposés. Il est important de savoir mettre ses convictions, son caractère et sa personnalité de côté par moment pour éviter le plus possible les conflits qui nous desservent en plus de nous faire perdre beaucoup de temps.

BM : Qu’est-ce qu'on ne vous dit pas à l'école et que vous avez appris lors du projet ?

DO : J’ai presque envie de dire tout. Lorsque nous sommes à la fac, il est seulement question de théorie, on a l’impression que l’avenir sera rose et qu’il suffit d’une idée pour que tout suive. Je trouve que l’on ne nous met pas forcément dans des conditions réelles. Par exemple, un parcours en alternance nous apporte beaucoup plus de concret, là où l’école, dans un cursus classique, manque de réalité avec des exercices qui ne suivent pas forcément l’évolution du marché d’aujourd’hui.

BM : Qu’est-ce que vous retenez de 24h pour créer ?

DO : Je retiens que tout est possible. Nous bénéficions de nombreuses ressources, plus que je ne le pensais, notamment grâce à Bpifrance qui nous donne les armes, que ce soit en termes de budgétisation ou de business plan. Cet événement m’a également permis de mesurer l'importance d'un bon réseau et de la nécessité de l'entretenir. Ce sont d'ailleurs des contacts qu'il ne faut pas hésiter à utiliser dès que l’occasion se présente pour un conseil ou de l’aide. Enfin, j’ai fait de belles rencontres et j’espère pouvoir travailler plus tard avec certaines de ces personnes.

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