Luc-la-Primaube. Les Aveyronnais Fabien Pouget et Brice Courrège invitent leurs grands-pères au bistrot Marcel-André

Ils ne s’appellent ni Marcel ni André. Mais Brice et Fabien. Les deux premiers nommés sont respectivement le grand-père de Brice et le(s) grand(s)-père(s) de Fabien. Un hommage que les deux jeunes restaurateurs ont souhaité rendre à leurs aïeuls quand ils ont ouvert leur bistrot – le Marcel-André – à Tournefeuille, dans la banlieue de Toulouse.

Le premier, Brice Courrège, 31 ans, est originaire de la Primaube. Après l’école au village, il intègre le collège Saint-Jo de Rodez et part ensuite préparer un bac pro menuiserie à Aubin avant d’enchaîner par un BTS charpente à Felletin, dans la Creuse. Suivent cinq années chez Ballat Menuiserie Charpente, à Baraqueville puis une période de chômage partiel.

À bonne école à Paris

"Je voulais voir autre chose", bouger de l’Aveyron, avoue le jeune homme. Il décide donc, à 25 ans, de partir à Paris – il ira aussi à Bayonne et Toulouse – pour travailler dans la restauration. Il intègre l’équipe de En Attendant Laur – un des établissements créé par l’Aveyronnais Patrick Laur – où il retrouve son ami d’enfance, Fabien Pouget (29 ans), avec lequel il jouait au foot et aux quilles quand ils étaient adolescents.

Ce dernier, écolier à Luc, collégien à Saint-Jo à Rodez puis inscrit au Cedec en bac pro Commerce enchaîne ensuite les petits boulots avant, lui aussi, de monter à la capitale, fin 2016, où il découvre le métier, lui aussi à En Attendant Laur, durant une année puis deux ans au Bistrot du Coin, tenu par un Aveyronnais et un Haut-Garonnais. Redescendu dans le Sud, il travaille un temps aux Chimères, à Toulouse, restaurant tenu par Manon Laur et créé par son père… Patrick Laur.

C’est avec l’appui de ce dernier, entrepreneur avisé qui possède plusieurs affaires à Paris, que Brice Courrège et Fabien Pouget vont créer le Bistrot Marcel-André, à Tournefeuille.

"On a racheté l’affaire en novembre 2011, rappelle Brice. On a fait deux mois et demi de travaux. On a tout cassé et tout refait. Et on a ouvert le 17 janvier 2022."

"Tournefeuille, en région toulousaine, c’est un bon compromis pour avoir une affaire à nous, avoue Fabien. Et puis c’est pas loin de l’Aveyron."

Tous deux se réjouissent d’avoir appris le métier à Paris : "C’est une très bonne formation", note Fabien. "Il faut être motivé et travailleur, avoir envie d’apprendre, insiste Brice. Si tu bosses correctement avec Patrick (Laur), ça marche."

"Il nous a aidés financièrement et nous a mis en contact avec les brasseurs, reprend Fabien. Pour le reste, Il nous a laissé carte blanche."

Les deux comparses ont ainsi choisi de travailler avec des producteurs aveyronnais, notamment Bousquet viande, Grégory Pouget ou encore La Table de Solange.

QG du Cantou’lousain

"Seul établissement Licence IV à Tournefeuille" – près de 30 000 habitants – le Marcel-André accueille à midi les personnes travaillant aux alentours. Le soir, jeunes et habitués aiment s’y retrouver. Il faut dire que le bistrot – 60 couverts plus 70 en terrasse – soutient les clubs locaux de rugby, de handball et de basket. Et est aussi le "QG" – avec Les Chimères à Toulouse – du Cantou’lousain, club de foot corpo des Aveyronnais de Toulouse. Ce qui permet à Fabien Pouget et Brice Courrège de garder le lien avec l’Aveyron. "On a tous nos amis et nos familles là-bas. On y retourne dès qu’on a un peu de temps", insiste ce dernier.