De retour de week-end, des Aveyronnais découvrent un réfugié ukrainien dans leur maison : ce qu'a décidé le tribunal

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  • L'affaire a été jugée par le tribunal de Millau jeudi 19 janvier.
    L'affaire a été jugée par le tribunal de Millau jeudi 19 janvier. Midi Libre - A. D.
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Alexis Roux

Entré par effraction, l'homme a passé plusieurs jours dans le domicile, se servant au passage dans les réserves. Il a été jugé ce jeudi 19 janvier. 

C'est une histoire qui au premier abord, tend à faire sourire, mais en réalité, que personne ne souhaite vivre. Le week-end du 11 au 13 novembre dernier, à Labastide-Pradines, un couple avec enfants, quitte son habitation pendant quelques jours.

Ils s'absentent pendant quelques jours

Au retour, quelle ne fut pas leur surprise, lorsqu'ils se rendent compte que leur maison est occupée. Est alors mis en cause un réfugié ukrainien, dont le passage en Sud-Aveyron n'aura pas fait que des heureux. Car cette histoire, jugée au tribunal de proximité de Millau ce jeudi 19 janvier se divise en deux temps. Tout commence une semaine plus tôt, entre le jeudi 2 et le vendredi 3 novembre dans un camping de Mostuéjouls. 

Le vendredi matin, le propriétaire arrive sur les lieux, et entend des bruits, c'est alors qu'il surprend le prévenu de ce jour, absent lors de l'audience, dans ses locaux, visiblement en train de se faire un café. "Vous lui reprochez de s'être introduit et d'avoir souscrit et consommé plusieurs denrées, dont du champagne dans les lieux de votre camping", rappelle la présidente du tribunal.

Par la suite, la gendarmerie intervient, et entendra l'individu, qui reconnaîtra s'être introduit sur les lieux, s'en défendant en disant avoir trouvé les clés sur la porte. 

Quelle compensation pour les victimes ?

Au moment de demander aux victimes si elles souhaitent se porter partie civile, la présidente préfère prévenir. "Il y a peu de chances que vous soyez indemnisés". Cela s'explique par le profil du mis en cause, né à Kharkiv en Ukraine, il a fui la guerre, passant quelques mois en Allemagne, où visiblement il perd ses papiers, avant d'arriver en France, sans documents d'identité donc, mais également sans argent.

Mais cela ne décourage pas les victimes, qui se portent partie civile. "Ce n'est pas tant le préjudice matériel, mais c'est la peur que ça m'a fait", explique le propriétaire du camping.

L'histoire suit alors son cours, jusqu'au week-end du 11 au 13 novembre. Le couple lui reproche une intrusion dans leur domicile. Visiblement, l'Ukrainien serait d'abord entré dans la cave, y passant la nuit, en trouvant depuis cet endroit un moyen d'entrer dans la maison. "Il aurait fouillé les chambres de vos enfants et dégradé les lieux tout en consommant plusieurs biens", détaille la juge.

C'est alors que l'avocate du couple prend la parole. "Il faut signaler qu'ils ne se sont jamais sentis menacés par cette personne, mais cette histoire a provoqué une certaine angoisse. Le compagnon de madame a tout de suite voulu déménager, et leur enfant de quatre ans leur demande régulièrement si "le méchant va revenir"?" Au moment de prendre la parole, le procureur dévoile ses intentions. "Le contexte est loin d'être simple. Nous avons poussé les services de la préfecture à soumettre une obligation de quitter le territoire. Je ne pense pas qu'un sans papiers qui commette des infractions soit le bienvenu ici."

Au moment de rendre son délibéré, le tribunal condamne le prévenu à 6 mois de prison avec sursis, et une somme de près de 2 000 € pour les divers dommages et dégradations.

"Je vais te crever, si on se croise je te tue"

Dans une autre affaire jugée ce jour, un Sévéragais est mis en cause pour menace de crime ou délit à l'encontre d'un chargé de mission du service public. Pour résumer rapidement, l'homme aurait notamment déclaré au téléphone au sujet d'un agent : "Je vais te crever, si on se croise je te tue".

Ces propos interviennent après une enquête de la Caisse d'allocations familiales. Ses dotations auraient alors été diminuées, car l'homme aurait déclaré vivre seul, et non en couple, comme la CAF l'a estimé. Pour ses propos, qualifiés d'une "violence inouie", par la présidente, l'homme est condamné à 4 mois de prison avec sursis, et 2 000 € d'amende, dont 1 500 de dommages et intérêts pour l'agent.

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