Retraites : le gouvernement présente sa réforme "indispensable" en Conseil des ministres ce lundi
Ce lundi 23 janvier, Elisabeth Borne présente le projet de la réforme des retraites en Conseil des ministres. Malgré l'importante mobilisation du jeudi 19 janvier, le gouvernement ne compte pas céder de terrain.
Le calendrier s’accélère. Ce lundi 23 janvier, présentation de la réforme en Conseil des ministres. Le 30 janvier, examen en commission à l’Assemblée nationale. Et le 6 février, ouverture des débats dans l’hémicycle. Ils s’annoncent très tendus. Plusieurs ministres, devenus ambassadeurs de la réforme, tentent de désamorcer la fronde. "Jusqu’au bout de l’examen du texte, tant qu’on peut améliorer les choses, on le fera", explique Olivier Dussopt le ministre du Travail.
Olivier Dussopt (@olivierdussopt): "Si on peut continuer à améliorer la réforme des retraites, nous continuerons à l'améliorer" pic.twitter.com/5kEvVt3Tvb
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Le gouvernement compte sur Les Républicains pour faire adopter le texte. De leur côté, les opposants à la réforme préparent la suite.
Sans ciller ni dévier de son calendrier, le gouvernement présente sa réforme contestée des retraites lundi en Conseil des ministres, comptant sur l’érosion de la mobilisation, pourtant forte à son démarrage, et sur le soutien de la droite pour une adoption rapide
Après une première journée de grèves et de manifestations jeudi qu’il n’anticipait pas aussi massive, avec entre un et deux millions de personnes dans la rue, l’exécutif reste déterminé à aller au bout de son projet de reporter l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Une mesure contestée par l’ensemble des syndicats, l’essentiel des oppositions et une large majorité de Français dans les sondages.
"On demande aux gens de travailler deux ans de plus, on ne s’attendait pas à être accueillis avec des fleurs", admet un ministre. Mais "cette réforme est indispensable et on doit la faire", a martelé vendredi 20 janvier le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, missionné pour "convaincre" de son bien-fondé en insistant sur son accompagnement "social". Tout comme Olivier Dussopt (Travail) et Stanislas Guerini (Fonction publique), qui seront à ses côtés ce lundi 23 janvier au compte rendu du Conseil des ministres.
Dimanche 22 janvier, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a dans le même temps ouvert la porte à des mesures plus "coercitives" afin de favoriser l’emploi des seniors dans les entreprises.
" Nous sommes ouverts aux propositions"
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"Pourquoi pas": Olivier Véran ne ferme pas la porte à des mesures coercitives pour l'emploi des seniorshttps://t.co/nijHr3YCGH pic.twitter.com/aLxjjfeVGf
"C’est justement un des aspects de la loi sur lequel nous disons : nous sommes ouverts aux propositions que les parlementaires pourraient faire", a insisté Olivier Véran.
Le porte-parole du gouvernement a également mis en garde les "groupes d’opposition" à l’Assemblée, les appelant à "laisser les parlementaires débattre".
Les oppositions dénoncent un délai trop rapide
Portée par un projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificative (PLFSSR), dont l’examen au Parlement n’excède pas 50 jours, la réforme pourrait être adoptée dès la fin mars.
Même si le texte n’est pas voté à l’Assemblée au terme du délai constitutionnel de 20 jours, il peut être transmis au Sénat dans sa version initiale et avec des amendements, à la double condition qu’ils soient votés et qu’ils aient reçu un avis favorable du gouvernement. Les oppositions dénoncent un délai trop rapide voire "brutal". L’article 47.1 de la Constitution qui détaille la procédure du PLFSSR est un "49.3 déguisé", or "un grand pays ne se dirige pas brutalement", dénonce le député LFI Alexis Corbière.
Anticipant une éventuelle obstruction de LFI, moins certaine désormais compte tenu du délai contraint, l’exécutif a déjà intégré dans son texte trois demandes des Républicains : le report de l’âge à 64 ans, voté chaque année par le Sénat à majorité de droite, l’abandon du transfert du recouvrement des cotisations du régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco vers la Sécurité sociale, et surtout la revalorisation des petites pensions à 85 % du smic pour l’ensemble des retraités ayant une retraite à taux plein.
Pari sur la lassitude des manifestants
Mais fort d’avoir imposé ses conditions, LR doute encore. "Aujourd’hui, il y a moins de la moitié des députés LR qui sont d’accord pour voter la réforme", assure un député de droite réfractaire au projet gouvernemental. Il met d’ailleurs en garde contre une motion de rejet préalable susceptible d’être votée grâce à des voix de LR et du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot).
Le gouvernement mise sur la lassitude des manifestants décidés à en découdre lors d’une deuxième journée d’action le 31 janvier. Certains représentants syndicaux regrettent d’ailleurs une date trop tardive : "c’est la machine à perdre". Les syndicats ont symboliquement appelé à "multiplier les actions", lundi lors de la présentation du texte en Conseil des ministres, avec des rassemblements devant les préfectures.
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