Aveyron : une nouvelle vente aux enchères de l’élevage pur-sang de Bozouls

Abonnés
  • Marcel Mézy, ici à Combelles,où se déroulera la venteaux enchères dimanche.
    Marcel Mézy, ici à Combelles,où se déroulera la venteaux enchères dimanche. M.R.
Publié le
Mathieu Roualdés

Comme en 2021 au haras, l’éleveur bozoulais Marcel Mézy organise une vente aux enchères d’une soixantaine de chevaux ce dimanche à Combelles.

Résumer la vie de Marcel Mézy en quelques lignes n’est pas chose aisée. Inventeur du célèbre écofertilisant "Bactériosol" dont la recette est toujours bien gardée et fait des miracles aux quatre coins du globe, entrepreneur hors pair, paysan chercheur et défenseur d’une agriculture durable et raisonnable, invité de la Cop21, propriétaire d’un vignoble dans le Lot… À 82 ans, cet homme au sourire facile multiplie les casquettes. Et les réussites. Mais le véritable "dada" de Marcel Mézy, ce sont les chevaux. Pas n’importe lesquels. Les pur-sang arabes. "Le premier que j’ai vu galoper dans un pré, j’avais l’impression qu’il volait. Ses pieds ne touchaient pas terre, c’était fabuleux", se remémore-t-il. C’était en 1976. Il achète une première jument "après avoir vendu un scooter pour avoir quelques sous…"

A lire aussi : Aveyron : pourquoi le Bozoulais Cédric Azémar va devenir "star" d’une émission sur TF1 ?

Une soixantaine de pur-sang mis en vente

Depuis, son élevage est l’un des plus grands et des plus performants du Vieux Continent. Il compte 540 chevaux. Ils lui offrent du fumier pour son engrais et bien plus… "C’est difficile à décrire cette relation. Surtout, avec les pur-sang. Ils sont certainement les plus proches de l’Homme, sobre et robuste", décrit le Bozoulais. Ce dimanche, il devra se séparer d’une soixantaine de ses "enfants". Comme en 2021 au Haras, l’élevage de Bozouls organise une grande vente aux enchères, cette fois au domaine de Combelles. Pour Marcel Mézy, c’est "très douloureux".

Quand il parle de cette vente, la question de l’argent est secondaire. Larmes aux yeux, il avoue simplement "que c’est plus raisonnable. J’ai 82 ans et je ne peux pas garder tous ces chevaux… J’espère simplement qu’ils seront bien traités là où ils iront", souligne-t-il. Lui élève ses équidés en extensif sur plus de 1 500 hectares entre les fermes de Grioudas, Coussergues, Saint-Beauzély, Saint-Côme, La Monsélie et Le Massegros… "On a une vingtaine de personnes qualifiées qui s’en occupent quotidiennement", souligne la responsable de l’élevage, Charline Miquel. Depuis plusieurs années d’ailleurs, ce dernier compte une salle d’échographie et son propre centre d’insémination ! Longtemps à la pointe dans les courses d’endurance, il tend désormais vers les performances de plat. Comprenez les 2 000 mètres sur hippodromes. "Voir son cheval gagner, c’est jouissif…", sourit Marcel Mézy qui ne manque pas d’offres pour vendre ses chevaux. "Mais les meilleurs, je les garde ! Le seul problème que j’ai, c’est que je ne sais pas m’arrêter et dès que j’en vois un qui me plaît, je l’achète", se marre encore l’octogénaire. À Combelles ce dimanche, les ventes débuteront à 2000€. Les prix, eux, devraient rapidement s’envoler.

La "star" de la vente (lire ci-dessous) pourrait partir pour plusieurs dizaines de milliers d’euros. Sont attendus d’ailleurs plusieurs courtiers pour des acheteurs du Moyen-Orient ou encore de Russie. D’autres seront également en ligne pour enchérir. Mais vous l’aurez compris, tout cela n’intéresse guère le vendeur… "ça me fend le cœur !", répète-t-il.

"Djerdor de Bozouls" mis à prix : 10 000€

"Kif kif de Bozouls", "Frenchkiss de Bozouls", "Fujiyama de Bozouls"… En tout, ils seront 62 lots, comme on dit dans le jargon, en vente ce dimanche à Combelles. Les enchères débuteront à 11 heures, sous le contrôle de la maison Balsan. Des chevaux de loisirs, de plat, d’endurance… il y en aura pour tous les goûts. Mais les regards seront surtout tournés vers le N.49, star de la vente. Il s’agit de "Djerdor de Bozouls", un hongre trois étoiles né en 2009 et mesurant 1,59 m. Expérimenté, robuste et fiable, il est destiné à l’endurance et a déjà de nombreuses performances à son actif comme sa 5e place en novembre dernier sur la célèbre course d’Ademuz (Espagne, 120 kilomètres), à plus de 19km/h de moyenne. Les amateurs de chevaux aveyronnais remarqueront surtout que Djerdor est le petit-fils d’un certain… Dormane. Qui fut le maître étalon durant de nombreuses années du haras de Rodez. Une cour du site a même été renommée en son honneur.La semence de ce reproducteur star, mort en 2015, se vendait jusqu’à 150 000 € aux quatre coins de la planète. Il se dit même que deux émirs venus des pays du Golfe s’étaient un jour présentés à Rodez, des valises pleines de billets pour acquérir l’étalon tout en lui promettant un box… tapissé de velours !
Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?