Aveyron : à Sainte-Geneviève-sur-Argence, l'artiste Laetitia Dri voit la vie en miniature

Elle avait à peine 8 ans. Comme beaucoup de petites filles de cet âge, la maison de poupée était la principale activité de ses temps libres. Pour l’améliorer, elle a commencé à fabriquer une machine à coudre, puis d’autres objets miniatures ont suivi… jusqu’à maintenant. Avec ses études, ses différentes formations et son expérience, Laetitia Dri est une artiste, créatrice et maquettiste de mises en scène et d’architecture de miniatures.

Née à Nice, elle a vécu à Lyon où elle a réalisé ses études. Son bac arts plastiques en poche, elle s’est dirigée dans l’architecture d’intérieur tout en ouvrant d’autres portes, comme la création d’objets et de mobiliers, le théâtre, le costume, le décor… Diverses disciplines qui l’ont conduit tout naturellement vers la miniature. Durant son enfance, elle venait passer ses vacances familiales à Cantoin - « un pur hasard », raconte-t-elle -, avant de s’y installer en 1995. Sans pour autant mettre de côté cette passion où il est difficile de se faire un nom, elle garde la main en travaillant dans des magasins de décoration ou chez des architectes.

Elle ose sortir des sentiers battus en s’inscrivant, par exemple, au mondial de la maquette organisé à Paris. Avec "Le naufragé", en 2002, elle décroche le prix de l’originalité - "cette distinction n’existait pas jusque-là, mais le jury ne savait pas trop où me classer" - et avec "Le troubadour", deux ans plus tôt, elle se voit décerner la médaille d’argent au concours du "Gulliver de la maquette".

Une rencontre à taille humaine

Même si elle ne court pas après les récompenses, Laetitia Dri a la preuve que son univers possède quelques atouts. "Il existe une âme dans mon travail. J’y mets du cœur, du sentiment. Je me sens d’ailleurs plus artiste que maquettiste." En carton, avec du plâtre, du papier, du balsa, agrémenté de vernis, de cirage, de pâte fimo ou de peinture, son domaine est large en matière de reconstitution.

Elle reconstitue, par exemple, la cité templière et hospitalière de La Couvertoirade telle qu’elle était au début du siècle dernier. "Je n’ai pas de préférence particulière, même si j’aime bien l’époque 1900. En revanche, je me documente énormément. Quand je réalise Léonard de Vinci sur son support, son visage est un peu sombre car il est très souvent montré ainsi. Il est peut-être en colère ! C’est d’ailleurs l’idée : donner une émotion, car ce n’est pas figuratif."

Depuis septembre dernier, elle a trouvé un local, à Sainte-Geneviève-sur-Argence, qu’elle utilise à la fois comme atelier et salle d’exposition. Les coulisses se découvrent au fur et à mesure de l’avancée de la maquette. Les masques du carnaval de Venise côtoient le sabotier ou le buronnier ; on y découvre une salle de classe ou encore des personnages installés sous les toits de Paris… Il suffit de pousser la porte pour une rencontre à taille humaine.