Eau : quel est le plan du gouvernement pour réduire et mieux utiliser notre consommation ?

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  • En moyenne, environ 20 % de l’eau potable qui circule dans nos conduits seraient perdue à cause de problèmes de fuites.
    En moyenne, environ 20 % de l’eau potable qui circule dans nos conduits seraient perdue à cause de problèmes de fuites. Illustration Centre Presse Aveyron
Publié le
Lucas Serdic

Le gouvernement planche depuis quelques mois sur un plan de sobriété visant à réduire la consommation d’eau dans le pays.
Ce projet doit être présenté ce jeudi 26 janvier. Le ministre la Transition écologique, Christophe Béchu, en a dévoilé les contours dans un entretien accordé au Parisien.

Réutiliser des eaux usées

1 % des eaux usées seulement sont réutilisées dans le pays. À titre de comparaison, "l’Italie, c’est dix fois plus (8 %, NDLR), l’Espagne vingt fois plus (14 %, NDLR) et Israël cent fois plus", regrette Christophe Béchu. "Seules 77 des 33 000 stations de traitement des eaux usées en France sont équipées d’un système de traitement de recyclage complet", estime Christophe Béchu.
Le ministre évoque aussi les "eaux grises", c’est-à-dire les eaux domestiques faiblement polluées, qui devraient pouvoir être plus facilement réutilisées, ou encore… les chasses d’eau. "Aujourd’hui, un particulier ne peut pas alimenter ses toilettes avec de l’eau de pluie […]. On peut donc imaginer que la réglementation change sur ce point."

La fin des fuites

En moyenne, environ 20 % de l’eau potable qui circule dans nos conduits seraient perdue à cause de problèmes de fuites. Un chiffre qui "varie de 5 à 70 %", précise Christophe Béchu qui cible "les acteurs locaux" responsables des "points noirs" sur le territoire. Il faut les "responsabiliser" selon lui, estimant en outre qu’on ne peut pas "garder des communes qui gèrent seules la compétence eau potable".
L’exécutif veut conforter ainsi l’objectif visant à installer cette gestion au sein des intercommunalités d’ici à 2026.

Efforts des agriculteurs

Pour le ministre de la Transition écologique, "il n’y a pas d’agriculture sans eau, et il serait hypocrite de fixer trop de restrictions à l’agriculture française, ce qui nous pousserait à importer". Néanmoins, il invite les agriculteurs à faire preuve de plus de sobriété.

Une météo de l’eau

Bien souvent, les injonctions de restriction d’eau sont lancées alors que les réserves ont déjà atteint un seuil critique. "Il nous manque un dispositif d’information en temps réel et à une adresse précise avec une appli ou un site Internet", constate Christophe Béchu.
Le ministre estime indispensable de pouvoir "mener des analyses toute l’année afin d’affiner les prévisions » et de « prendre des restrictions dès qu’elles sont nécessaires", parfois "bien avant le début de l’été". Ces injonctions seront selon lui "moins contraignantes » et « plus efficaces".

Il pourrait donc y avoir, au même titre que la météo de l’électricité EcoWatt, une météo de l’eau.
 

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