Aveyron : Sarah Vidal et la Région déplorent "la fin de l’Estivada" de Rodez

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  • L’ancienne première adjointe, Sarah Vidal, longtemps aux commandes de l'Estivada ne goûte guère le changement de cap envisagé par le maire de Rodez Christian Teyssèdre,.
    L’ancienne première adjointe, Sarah Vidal, longtemps aux commandes de l'Estivada ne goûte guère le changement de cap envisagé par le maire de Rodez Christian Teyssèdre,. Centre Presse Aveyron
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Centre Presse Aveyron

Au lendemain de l’annonce de Christian Teyssèdre désireux de changer de cap pour le traditionnel Estivada cet été, son opposante ruthénoise et la Région Occitanie y voient "un coup très dur porté à la culture et à la langue occitane".

Interrogé au sujet de l’absence de l’Estivada dans le budget prévisionnel de l’année ce jeudi dans nos colonnes, le maire Christian Teyssèdre annonçait qu’il souhaitait "voir plus grand avec un festival pour tous et non pour certains". L’édile promet trois soirs de concerts les 22, 23 et 24 juillet au haras, en partenariat avec France Télévisions. "Il y aura des têtes d’affiche de grande renommée, les Ruthénois seront bluffés", confiait-il. Sans en dévoiler davantage. Au lendemain de cette annonce, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer une page qui se tourne et un éloignement de la culture occitane, au cœur de l’Estiva depuis sa création en 1995.

Sarah Vidal : "Il n’a pas compris l’importance"

L’ancienne première adjointe, Sarah Vidal, longtemps aux commandes du festival repris en régie directe par la municipalité depuis 2016, fut la première à réagir via un communiqué. "Je n’ai pas assez de mots pour qualifier la décision de Christian Teyssèdre. Il porte un coup très dur à la culture et à la langue occitanes", écrit l’élue d’opposition et conseillère départementale. "Il ne doit pas bien se rendre compte qu’il s’agit de l’unique festival qui permettait à tous les acteurs occitans, aux artistes, musiciens, chanteurs, auteurs, éditeurs, comédiens, opérateurs culturels de se retrouver et de se fédérer autour de ce qui a façonné ce que nous sommes. Alors que ce festival et Rodez sont intrinsèquement liés depuis plus de 25 ans, l’Estivada offrait une scène à des artistes professionnels qui parviennent difficilement à trouver des lieux de diffusion et qui peinent parfois à se faire reconnaître. Christian Teyssèdre n’a pas compris l’importance de ce que représentait ce festival pour tous ces artistes et acteurs en grande fragilité. Il n’a pas compris qu’à travers ce festival, la Ville de Rodez contribuait à préserver un pan de notre culture, de notre mémoire collective et de notre patrimoine. Il n’a pas compris que faire vivre les langues régionales était un facteur de cohésion sociale permettant de créer des ponts entre différentes cultures. Il n’a pas compris le rôle que jouait ce festival, au-delà de sa programmation, permettant de rendre aussi un territoire confiant dans la richesse de son patrimoine", dénonce encore Sarah Vidal. Et de conclure qu’à "l’inverse de ce qui est dit, l’Estivada a connu de très beaux succès, mais comme pour la majorité des évènements culturels en France, le Covid a porté un coup à sa dynamique. La présence d’un tel festival n’interdisait en rien l’existence d’autres évènements culturels, à condition que l’on ait la volonté de les soutenir."

La Région : "On ne dénature pas un festival"

Dans la soirée ce jeudi, c’est la Région, par la voix de Claire Fita, vice-présidente en charge de la culture, qui a dénoncé "une décision qui prive le public d’un festival majeur qui porte haut notre identité régionale". "Nos langues et cultures régionales sont notre richesse et notre identité. En faisant disparaître l’identité de l’Estivada, le maire de Rodez s’en prend à notre patrimoine, à notre culture, à vos valeurs. Si un festival est dans la difficulté on trouve des solutions ensemble mais on ne le dénature pas. L’Estivada, à Rodez, compte parmi ces événements phares qui mettent en lumière le talent de nos artistes, tout en offrant des temps d’échanges et de débats. Il est identifié et plébiscité par le public pour cela. Le public, pour un festival comme l’Estivada, existe bel et bien. La preuve en est : il est revenu en masse lors de l’édition 2022, après la crise Covid".

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