Avocat d’affaire renommé installé à Paris, Raymond Pouget n’a pas oublié ses origines aveyronnaises

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  • Raymon Pouget, 75 ans depuis peu et toujours présent  au sein du cabinet qu’il a cofondé en 1985.
    Raymon Pouget, 75 ans depuis peu et toujours présent au sein du cabinet qu’il a cofondé en 1985. L'Aveyronnais - Emmanuel Pons
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A Paris, Emmanuel Pons

Monté à Paris pour un stage dans un prestigieux cabinet d’avocats, le Druellois Raymond Pouget a cofondé le cabinet PDGB, spécialisé dans le droit des affaires et reconnu depuis 37 ans, en France et à l’international

Quelquefois, une carrière tient à pas grand-chose. Raymond Pouget, qui a créé à Paris, avec trois associés, l’un des plus gros cabinets d’avocats de France, aurait pu choisir une tout autre voie. "Après mon bac philo, je voulais aller vers le journalisme, raconte-t-il. J’avais écrit à un journaliste de Centre Presse, à Rodez, pour qu’il me conseille. "Les métiers du droit manquent de cerveaux", m’a-t-il répondu. Et c’est comme ça que je suis allé m’inscrire à la fac de droit, en 1966, à Montpellier, où habitait une cousine de mon père."

Avant cela, le jeune Raymond, né en janvier 1948 à Rodez, grandit à Druelle où son père est facteur. Issu d’une famille paysanne – entre Druelle et Moyrazès pour le père et à Ceignac pour la mère – il n’a que trois ans lorsqu’il déménage, avec sa famille, à Aubin à l’occasion de la mutation de son père à Cransac. Après l’école privée à Aubin, il poursuit à Sainte-Marie à Rodez où il sera pensionnaire jusqu’au bac.

Études de droit à Montpellier

"C’était très réglé, se souvient-il. Lever à 7 heures, étude puis petit-déjeuner, classe, déjeuner puis classe et repas du soir à 19 heures suivi de l’étude. On n’avait pas de télé, à l’époque. Et cap al lièch ! (au lit). On était installés dans des dortoirs de 50 à 60 lits. Il n’y faisait pas très chaud, l’hiver. Pour se laver, il y avait des rangées de robinets où l’eau était froide."

Tout juste bachelier, Raymond Pouget quitte donc son Aveyron natal pour suivre ses études de droit dans la préfecture héraultaise. Boursier, il est logé à la cité universitaire des Arceaux, non loin du quartier du Peyrou. Débrouillard et volontaire, l’étudiant, aux origines modestes, fait "pas mal de petits boulots, l’été. Je faisais les vendanges dans l’Aude et dans le Lot. J’ai été multimétreur dans une cave coopérative. Je relevais la densité de sucre", explique-t-il. "Ce qui me vaut de recevoir, tous les mois, 92 centimes de retraite de la MSA", sourit-il. Il est aussi un temps serveur dans un restaurant dans les Pyrénées avant de revenir en Aveyron où il décroche un job de pion, pendant deux années, successivement au lycée Monteil puis au lycée Foch. "Je passais trois jours à Montpellier et trois jours à Rodez. Je faisais les allers-retours en 4L." Qu’il pleuve ou qu’il vente, et même sous la neige. Et à l’époque, pas de viaduc de Millau. Il fallait descendre pour traverser la ville et entamer la montée. En 4L, une vraie aventure !

L’étudiant décroche sa licence de droit privé en 1970 et son diplôme de juriste spécialisé au conseil en entreprise (DJCE) en 1971. Il obtient d’ailleurs la meilleure note à l’examen de fiscalité, ce qui lui vaut d’être remarqué par l’un des directeurs du célèbre cabinet parisien Francis Lefebvre, dont certains membres donnaient des cours à la fac de Montpellier. Ce dernier lui propose alors de faire un stage à Paris. "J’ai un peu hésité parce que j’avais l’idée de rester en Aveyron. Mais à moins d’être issu d’une famille de juristes ou d’avoir des relations, constate le jeune homme, il était difficile à l’époque de s’installer en Aveyron. Je me destinais plutôt à une carrière d’expert-comptable, pour rester au pays."

Recruté à 24 ans par le cabinet Francis Lefebvre

Mais Raymond Pouget décide finalement d’accepter la proposition du cabinet d’avocats Francis Lefebvre et de monter à la capitale, logé dans un premier temps chez un frère de son père, inspecteur des impôts.

A l’issue de ce stage, le 2 janvier 1972, il démissionne de l’Éducation nationale – il était toujours surveillant à Rodez. Le 3 janvier, il fête son anniversaire et le 4 janvier, il est embauché chez Francis Lefebvre à Paris. Il a alors à peine 24 ans. Une première expérience, très formatrice, qui va durer 14 ans.

L’année 1985 va marquer un tournant dans la carrière de l’avocat aveyronnais. Avec trois associés de chez Francis Lefebvre, il crée le cabinet PDGB, pour Pouget (Raymond), Delfaud (Roland), Garnier (Alain) et Bachasson (Gérald).

Le cabinet PDGB, depuis 37 ans

"Quand on a commencé, il y a 37 ans, se souvient Raymond Pouget, on venait nous voir pour des conseils sur la fiscalité et de rachat des entreprises, les investissements, la transmission de patrimoine." Il explique : "Quand quelqu’un vend son entreprise, il veut savoir ce qu’il va payer comme impôts, comment il va pouvoir optimiser, réinvestir, transmettre à ses enfants. C’est une vraie relation de proximité et de confiance que nous créons avec nos clients."

Aujourd’hui installé dans un immeuble de 2000 m2 de la prestigieuse avenue Victor-Hugo de Paris, le cabinet d’avocats d’affaires pluridisciplinaire PDGB, présent en France et à l’international, multiplie les distinctions. Il compte désormais 20 associés et emploie près de 80 personnes.

"Des cabinets qui existent depuis plus de 30 ans, il n’y en a pas beaucoup, souligne M. Pouget qui reconnaît exercer "un métier passionnant et difficile, souvent dans l’urgence" mais il faut toujours "favoriser le facteur humain".

Aveyronnais d’origine et de cœur, , l’avocat ne renie pas ses "racines paysannes" qui lui ont donné "le sens et la permanence du travail."

L’Aveyron où il aime retrouver ses deux frères et se balader à Rodez, notamment au marché hebdomadaire du samedi, sur la place du Bourg.

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