Aveyron : pour le maire de Rodez, "doit-on continuer avec un Estivada qui ne fonctionne pas ?"

À quoi ressemblera l’Estivada cet été ? La question n’a jamais été aussi ouverte depuis les déclarations dans nos colonnes, ce jeudi, du maire Christian Teyssèdre. Ce dernier annonçait "un changement de cap" pour l’événement vieux de 25 ans et géré par la municipalité depuis 2015. Si l’édile promettait trois soirs de concerts les 22, 23 et 24 juillet au haras "avec des têtes d’affiche de grande renommée", les réactions n’ont pas tardé à venir sur la place accordée à la culture occitane ? Sarah Vidal, ancienne première adjointe, voit dans cette décision politique "la fin de l’Estivada". La Région a, elle, déploré qu’avec "la perte de l’identité occitane, le maire de Rodez s’en prend à notre patrimoine".

"Rodez n’aurait pas droit à un bel événement ?"

Hier matin, ce dernier a justement tenu à rassurer tout son monde. "L’Estivada ne disparaît pas !", assure-t-il, tout en réaffirmant néanmoins son envie de faire évoluer cette festivité. "Personne ne peut nier la baisse de fréquentation du festival, alors que doit-on faire ? S’entêter et regarder les autres réussir à l’image de Millau avec ses Natural Games, Marciac avec son festival de jazz ou encore Albi et son Pause Guitare ? Rodez n’a pas le droit à un bel événement ? Je vais doubler le budget pour renforcer l’attractivité de la ville via ce festival ! On ne vise plus quelques milliers de spectateurs mais plus de 15 000 tous les soirs. On souhaite changer de dimension tout simplement".

Mais, quid dans ce cadre d’un Estivada nouvelle génération de la culture occitane ? Telle est l’interrogation à ce jour des voix qui s’élèvent. "Cette polémique est faite par des gens qui veulent mettre le feu !", s’énerve le maire. "Avec l’ancienne adjointe de la culture, les succès de l’Estivada, c’était avec Francis Cabrel et Cali. Il ne me semble pas que ces artistes soient des représentants de la culture occitane… " souffle l’édile, à l’adresse de son opposante, Sarah Vidal. Et avant de pointer du doigt "la Région Occitanie, la plus mal placée pour donner des leçons".

"La Région n’a toujours pas versé un centime pour 2022."

"En 2015, elle subventionnait le festival à hauteur de 70 000 €. En 2022, on nous avait promis 45 000 € et nous n’avons toujours pas touché un euro depuis cet été ! Alors, on a beau dire qu’on est attaché à un festival, mais personne ne verse un centime. Je dis à la Région de faire un Estivada si elle y est tant attachée. Il ne manque pas de communes dans la région…", explique-t-il. Et de poursuivre : "La défense de l’Occitan, personne ne peut me faire de procès. À Rodez, on héberge le Centre Culturel Occitan du Rouergue (CCOR) tout en lui versant plus de 10 000 € de subventions indirectes, on héberge l’école de la Calandreta également tout en la subventionnant à hauteur de 22 000 € par an, on a créé une école publique bilingue à Cambon… Pendant ce temps, la Région se désengage de l’Estivada ! Pour dire, aucun de ses représentants n’était présent lors de l’inauguration l’an passé et le festival n’apparaît même pas sur leur agenda des festivités".

Selon nos informations, la ville de Rodez devrait dévoiler la programmation des concerts au haras d’ici fin février. Elle y travaillerait actuellement en partenariat avec France Télévisions. "Vous serez bluffés", répète à l’envi le maire. Patience donc.