Maltraitance animale : que faut-il retenir du plan national annoncé par Gérald Darmanin ?

  • Les infractions visant des animaux domestiques ont bondi de 30 %.
    Les infractions visant des animaux domestiques ont bondi de 30 %. A. D.
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Centre Presse

Brigade, référents… L’État souhaite muscler son action pour protéger les animaux. Qu'en pense la SPA ? Explications.
 

Abandons, violences, maltraitances… Pour lutter contre les atteintes aux animaux, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a annoncé vendredi un nouveau plan, à l’occasion d’un déplacement dans un refuge SPA en Essonne.

Pourquoi un plan national ? Parce qu’en cinq ans, les infractions visant des animaux domestiques ont bondi de 30 %, selon les chiffres du ministère.

Concrètement, l’Intérieur veut mettre en place une division nationale de lutte contre la maltraitance animale.

Le concept : mettre en place une brigade composée de quinze enquêteurs. Parmi eux, un vétérinaire qui, avec quatre autres membres, sera au cœur de l’organisation. Dix autres enquêteurs seront répartis dans toute la France.

Ce service et ses membres seront rattachés à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique. La mission de cette brigade résidera donc dans de l’enquête sur des cas graves de maltraitance, fera de la prévention et permettra une meilleure coopération internationale sur les trafics d’animaux.

Le ministre précise qu’un référent sera nommé dans chaque gendarmerie et dans chaque commissariat pour prendre les plaintes et enquêter sur les violences en question.

" C’est insuffisant "

Au total donc, 4 000 fonctionnaires des forces de l’ordre "en lien avec les services vétérinaires de l’État et les associations de protection animale", a indiqué le ministre sur Twitter.

Et si cette annonce pourrait rassurer les défenseurs des animaux et encourager notamment les dépôts de plainte, Annie Bénézech, à la tête du refuge SPA de Montpellier, se montre plus réservée. "C’est une cellule dans chaque commissariat qu’il faudrait. Une personne, c’est insuffisant, d’autant que les actes de maltraitance ont la plupart du temps lieu le soir ou le week-end", commente-t-elle. En revanche, elle reconnaît un "premier pas", de la part du gouvernement, qui doit maintenant "aller plus loin".

Pour la présidente de ce refuge, il faut davantage appliquer les sanctions, déjà prévues par la loi. "L’abandon est pénalement répréhensible, mais il n’y a aucune poursuite, conséquence, ça n’avance pas", en veut-elle pour preuve le nombre en croissance constante d’animaux qu’elle recueille. Pour elle, le problème principal reste que les sanctions ne sont pas appliquées.

Pour rappel, le fait, "publiquement ou non, d’exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de trois ans de prison et de 45 000 € d’amende", précise le site du service public. Cela vaut également pour l’abandon.

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