"Ce qui m’inquiète, c’est qu’on approche de la coupe du monde"

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  • En tant que président du comité aveyronnais de rugby, Gérard Fourquet souligne être "neutre" dans le dossier Patrick Buisson. En tant que président du comité aveyronnais de rugby, Gérard Fourquet souligne être "neutre" dans le dossier Patrick Buisson.
    En tant que président du comité aveyronnais de rugby, Gérard Fourquet souligne être "neutre" dans le dossier Patrick Buisson. Repro CP
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Margot Pougenq

En fin de semaine, les quelque 1900 clubs amateurs de rugby du pays se sont prononcés à 51,06 % contre la candidature de Patrick Buisson comme président délégué de la fédération, pour remplacer Bernard Laporte. Déjà en retrait suite à sa condamnation pour corruption, dont il a fait appel, le dirigeant né à Rodez a démissionné en réponse à l’annonce des résultats de la consultation. Gérard Fourquet, président du comité départemental, fait un état des lieux du dossier du point de vue de l’Aveyron.

Comment se sont positionnés les quinze clubs aveyronnais sur le vote concernant la candidature de Patrick Buisson proposée par Bernard Laporte ?

Je ne le sais pas, car c’était un vote fédéral et secret, seuls les clubs étaient concernés et avaient un certain nombre de voix en fonction de leur nombre de licenciés. Dans l’Aveyron, je sais que certains clubs votent d’un côté (Laporte) ou de l’autre, mais je n’ai pas le détail (nous avons sondé les clubs par la suite, voir l’infographie plus loin, NDLR).

Il y a des gens qui ont démarché, car certains sont plus (Florian) Grill ou Laporte, pour faire simple, et ont mené une campagne auprès des présidents de clubs. C’est comme dans les campagnes électorales. Mais par éthique, le comité départemental ne prend pas position.

Qu’est-ce qui, selon vous, a déplu aux 51,06 % de clubs qui ont voté contre la candidature de Patrick Buisson ?

Je pense que ce n’est pas tellement ses actions. C’est compliqué car les condamnations ont touché Bernard Laporte en tant que Bernard Laporte, et pas en tant que président. Mais c’est comme ça, il est devenu aux yeux de certains un peu trop embarrassant. La décision de justice a fait que ça a posé des problèmes. Il y a eu la pression politique, ça nous passe au-dessus, c’est du niveau fédéral. Mais le but était d’appliquer le règlement : il pouvait choisir un successeur. Il l’a choisi. Et ce n’est pas Patrick Buisson qui a été retoqué par les clubs, selon moi, mais c’est Bernard Laporte qui l’a été à travers lui.

Est-ce que ces remous en haute instance ont des répercussions sur le rugby amateur et ses clubs ?

Ce qui m’inquiète, c’est qu’on approche de la coupe du monde (septembre 2023), et on a des actions à mettre à place. Nous, en Aveyron, on n’a pas de grosses actions à mettre en place, mais le rugby français, oui. Et c’est compliqué de faire de la communication quand on a un certain marasme au plus haut niveau. Après, le choix du comité directeur de rester en place, ça lui appartient, c’est réglementaire. Il a choisi de nommer un président par intérim, forcément de sa majorité. Et la démission de Bernard Laporte n’inverse pas le rapport de force, car l’opposition reste minoritaire au sein du comité directeur.

Alors comment ça va être perçu par les clubs ? Je ne sais pas. Car ils viennent quand même de désavouer la mise en place de Patrick Buisson par Bernard Laporte.

Pour ce qui est de la suite du dossier, le comité directeur va proposer un nouveau nom.

Un nom va sortir mercredi, en principe. Qui a été décidé par le bureau du comité directeur. Suite au "Non", Bernard Laporte a choisi de démissionner (en fin de semaine dernière). Il aurait pu rester et proposer un autre nom, mais le résultat aurait été le même. Et ça n’aurait servi à rien. On recule, on recule, on recule et l’échéance de la coupe du monde approche.

Le vote pourra-t-il avoir lieu d’ici le début du Mondial ?

Oui cet été (du 29 juin au 1er juillet), au moment de l’assemblée générale. Si les choses restent telles qu’elles le sont maintenant, le bureau en place, qui va désigner un candidat pour être président par intérim jusqu’en juin. À ce moment-là, les participants pourront donner leur confiance au bureau, ou voter contre. Et dans ce deuxième cas, il y aura de nouvelles élections. Mais ce sera un peu serré dans le timing.

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