Football : ancienne joueuse de Lyon et entraîneure de Rodez, Sabrina Viguier donne son sentiment avant le duel de D1 féminine

Quatre semaines après avoir encaissé huit buts lyonnais en 16es de finale de Coupe de France, Rodez accueille une nouvelle fois les Fenottes à Paul-Lignon samedi 4 février (13 h 45), en championnat. Un nouveau duel des extrêmes entre le leader et la lanterne rouge ruthénoise. Mais surtout un match qui permet aux sang et or de préparer le terrain pour les rencontres propices à gagner des points précieux pour le maintien.

C’est une situation que connaît bien l’Aveyronnaise Sabrina Viguier. Aujourd’hui responsable des sélections féminines à la fédération, elle a pris les rênes de l’équipe des Rafettes en 2018-2019. Saison qui a vu les Ruthénoises descendre en D2 après neuf ans en élite.

Des points précieux, des deux côtés

" Quand on fait une saison comme celle-là avec Rodez, on sait qu’on va gagner peu de matches, il faut être réaliste, reconnaît celle qui n'a pas eu le droit d'évoquer les affaires internes à la fédé. On sait sur lesquels il faut travailler et lesquels on peut gagner. " Elle ajoute : " On ne regarde pas trop le calendrier semaine après semaine, mais plutôt sur de longues périodes pour savoir quand est-ce qu’on va prendre des points, et quand est-ce qu’on doit les prendre, essentiellement. "

Mais en plus d’avoir été sur le banc sang et or, Sabrina Viguier connaît très bien leur adversaire du jour, Lyon. Car elle y a joué de 2010 à 2014 et y a gagné deux Ligue des champions, quatre championnats de France et trois Coupe de France. Et elle sait que ce genre de rencontres, entre deux formations aux moyens et aux infrastructures diamétralement opposés, ne laisse que peu d’espoir aux équipes comme Rodez avant même le coup d’envoi.

" J’ai joué en face aussi, je sais ce que c’est. Les équipes comme Lyon ou le PSG n’ont ni envie, ni l’intérêt, de perdre des points contre ces formations-là, souligne l’Aveyronnaise. Elles ne vont pas lâcher. " Et elles ne l’ont d’ailleurs jamais fait : en 25 rencontres, Coupe de France et D1 confondues, les Lyonnaises se sont imposées autant de fois contre Rodez.

Dernier but de Rodez contre Lyon en 2014

En plus d’avoir souvent enseveli les sang et or sous les buts, 5,08 par match en moyenne, les Fenottes monopolisent le ballon. Ne laissant que peu d’occasions aux Ruthénoises de jouer la carte offensive. En 25 matches, elles n’ont marqué que deux fois, en 2011 par Marine Augis et en 2014 par Anne-Marie Banuta. Depuis, les Aveyronnaises n’ont pas réussi à trouver le fond des filets lyonnais. Et les duels sont, la plupart du temps, aussi corsés contre les autres gros, comme le PSG, Montpellier, le Paris FC…

"Ce n’est pas évident quand il n’y a pas beaucoup de victoires, pour plein de choses, notamment pour la construction du groupe. Mais Rodez est un club avec des valeurs collectives qui permettent de le maintenir soudé pour essayer d’aller chercher ce maintien." Reste à s’accrocher. Car en 2019, à la veille de la 14e journée, Rodez avait le même nombre de points qu’aujourd’hui, cinq. Mais les joueuses de Mathieu Rufié ont un match à rattraper, contre Soyaux (11e). Et surtout, elles n’ont que deux points de retard sur le premier non relégable, Guingamp, alors qu’en 2019, elles en avaient cinq. La saison est loin d’être finie.