Histoire : on vous raconte la légende controversée de Saint-Hilarian à Espalion

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  • Sur la route de Saint-Côme, la croix de Saint-Hilarian marque le lieude passage du saint. Sur la route de Saint-Côme, la croix de Saint-Hilarian marque le lieude passage du saint.
    Sur la route de Saint-Côme, la croix de Saint-Hilarian marque le lieude passage du saint.
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Centre Presse Aveyron

Depuis des siècles, chaque troisième dimanche de juin, Espalion célèbre sa fête patronale avec ferveur.

Mais quelle est donc l’histoire de Saint-Hilarian, saint patron de la ville ? Il faut bien reconnaître que pas mal d’hypothèses planent toujours sur sa légende, même si les "Simples récits historiques" d’Henri Affre ou bien plus récemment le travail de recherche de Jean-Pierre Noisier dans son "Guide sur le patrimoine d’Espalion" essaient d’apporter quelques explications.

Selon la légende, Saint-Hilarian serait né à quelques encablures d’Espalion, à Lévinhac, de parents nobles. "Enfant très pieux, ennemi irréductible du vice, ami de la justice, de l’humilité et de la bienfaisance, il étudie les Saintes Écritures et reçoit successivement tous les ordres ecclésiastiques pour être élevé aux fonctions du sacerdoce". Il est même parfois présenté comme le confesseur de Charlemagne, ou bien plus simplement comme le prêtre desservant l’église de Perse dont la légende oublie le caractère monacal.

Toujours d’après la légende, le Saint se rendait souvent à Lévinhac pour y dire la messe par soucis de sécurité, car il faisait l’objet de persécutions attribuées aux Sarrasins auxquels il parvenait à échapper en traversant le Lot, utilisant même son manteau comme barque lorsque la rivière était trop grosse. Sur l’ancienne route de Saint-Côme-d’Olt une croix marque cet emplacement.

Un martyr

Un jour cependant ses ennemis le surprirent à Perse. L’ayant amené près d’une source proche, ils lui tranchèrent la tête. Le Saint se releva, ramassa sa tête, la lava dans la source qui prit désormais le nom de Fontsange (fons sanch : la source sacrée) et la rapporta à sa mère. Enseveli dans un premier temps à Lévinhac, son corps fut ensuite transféré en l’église de Perse où les pèlerins sur le chemin de Compostelle peuvent se recueillir sur ses reliques.

Bien belle légende ! Mais pour Jean-Pierre Noisier, la réalité d’un missionnaire venu évangéliser la région ou pour y vivre en ermite martyrisé semble bien plus plausible. Pour sa part, Henri Affre évoque aussi la possibilité d’une victime martyrisée par les Anglais.

Fête patronale

Quoi qu’il en soit, Espalion célèbre chaque troisième dimanche de juin sa fête patronale. Une tradition qui remonte dans la nuit des temps. Henri Affre écrit : "Nos pères célébraient avec beaucoup de solennité le jour anniversaire du glorieux martyr. Le premier jour, chacun adressait au protecteur de la cité ses plus ardentes prières. Dès le lendemain matin la fête était annoncée par des tirs de mousquets depuis les remparts et des tambours dans les rues. Toutes les classes sociales confondues s’ébattaient sur le Foirail au son joyeux des violons et hautbois avant de se retrouver pour un banquet où le vin de Costevieille coulait à flots".

Cette année encore, les Espalionnais attendent avec impatience la version 2 023 de la Saint-Hilarian, avec spectacles, attractions foraines, bal et feu d’artifice…

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