Football : pourquoi la magie n’opère pas autour du 8e de finale de Coupe de France entre Auxerre et Rodez

Rodez prendra part, mercredi soir, au troisième 8e de finale de son histoire en Coupe de France. Seulement, à la différence des deux premières fois, en 1991 et 2009, l’engouement de la ville autour de cet événement n’est vraiment pas des plus évidents. En témoigne le non-déplacement du Kop ruthénois. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela.

Un match en semaine

À commencer par le jour, un mercredi, et l’heure, 18 h 15, de la rencontre. Deux éléments qui rendent particulièrement difficile les déplacements de masse de supporters. "Il n’y a aucun bus prévu pour Auxerre. Certains se déplaceront individuellement, mais nous, on n’organisera rien, car c’est en semaine. On travaille le lendemain, c’est beaucoup trop compliqué", explique Gilles Galopin, trésorier du Kop ruthénois.

Un déplacement lointain

D’autant que pour ne rien arranger, ce match aura lieu à Auxerre, à plus de cinq heures de l’Aveyron. Mais ça, Rodez commence à en avoir l’habitude, puisque le club rouergat jouera-là son 21e tour consécutif de Coupe de France à l’extérieur, dont quatre cette saison : à Feurs (contre Roche-Saint-Genest, R1), Saint-Etienne (L2), Monaco (L1) et Grasse (N2).

Pourtant, le passé a prouvé que Dame Coupe pouvait faire se déplacer les foules ruthénoises. Et surtout lorsqu’il s’agit d’un 8e de finale historique pour le club, comme en 1991 à Annecy (en 2009, le match contre le Paris-Saint-Germain avait lieu à domicile, et Paul-Lignon était plein). À l’époque, certes un samedi, 1 500 supporters sang et or avaient pris place dans le parcage visiteur du Parc des sports annécien. Une enceinte qui possédait alors une capacité de 12 000 places.

Une normalisation des grosses affiches

Mais il faut dire qu’à l’époque, même en D2, les grands matches de Coupe de France, ou de championnat, sortaient davantage de l’ordinaire pour Rodez. Après quatre saisons passées en Ligue 2, des affrontements récents contre Bordeaux, Saint-Etienne, ou encore Monaco, un Auxerre-Rodez apparaît bien moins prestigieux et attrayant que ce qu’il aurait été il y a quelques années (d’autant que les deux équipes se sont déjà rencontrées plusieurs fois en championnat). Rodez a grandi, évolué, passé un cap. Et cela se ressent à l’approche de ce 8e.

Priorité donnée à la Ligue 2

Et puis, il faut l’avouer, cette saison, la coupe n’est qu’une parenthèse dorée pour la formation emmenée par Didier Santini. En délicatesse en championnat (19e depuis ce week-end), la priorité des priorités reste le maintien. Pour les supporters aussi ? Assurément. Même si, les débats pourraient se rééquilibrer en cas de victoire sur la pelouse de l’Abbé-Deschamps, synonyme de quart de finale, stade à partir duquel tous les rêves sont permis.