Football : "Tu joues plus libéré qu’en championnat", les anciens héros de Rodez en Coupe de France décryptent la situation actuelle du Raf

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  • Julien Lorthioir (premier plan en manteau), titulaire et heureux à la fin de l’exploit du Raf face au PSG, en 2009.
    Julien Lorthioir (premier plan en manteau), titulaire et heureux à la fin de l’exploit du Raf face au PSG, en 2009. Archives CPA - Jean-Louis Bories
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Mathis Fessard

Rodez se déplace, ce mercredi 8 février à 18 h 15, sur la pelouse d’Auxerre pour un historique 8e de finale de Coupe de France, qui s’inscrit dans une période, et plus généralement, une saison, de tous les dangers en Ligue 2. Une dissonance qui interroge, et sur laquelle se sont penchés certains des anciens héros des épopées ruthénoises de 1991 et 2009.

Dix-neuvièmes en Ligue 2. Huitièmes de finaliste en Coupe de France pour la troisième fois de son histoire. Cette saison, les Ruthénois avancent très clairement à deux vitesses. Une situation qui peut sembler étonnante, et frustrante pour les supporters rouergats. Comment les sang et or peuvent-ils s’imposer contre Monaco, actuel quatrième de Ligue 1, qualifié pour les phases finales d’Europa League, puis faire un nul contre Niort et s’incliner contre Laval en championnat quelques jours plus tard ? Tout cela paraît bien incohérent, même si en réalité, pas tant que ça.

Si ce sont deux compétitions bien distinctes, ce n’est pas pour rien. " Les matches de coupe de France sont particuliers. Quand tu es dans la peau du petit, tu n’as rien à perdre. Si tu t’inclines, c’est logique, et si tu gagnes, c’est super. Tu joues forcément plus libéré qu’en championnat, surtout quand tu es dans une situation de relégable, comme l’est Rodez. D’autant plus cette saison, lors de laquelle il y a quatre descentes en Nationale. Les joueurs jouent avec la peur de perdre, c’est certain ", assure Julien Lorthioir, l’un des artisans de la victoire ruthénoise en 8es de finale, il y a 14 ans, contre le Paris SG (3-1 ap).

"La coupe est un moyen d’être mis en lumière"

Un sentiment partagé par le coach de l’épopée de 1991 terminée au Vélodrome en demi-finale contre le grand OM (4-1), Michel Poisson, qui apporte également un autre élément de réponse : " Je pense que la coupe est un moyen pour les joueurs ruthénois d’être mis en lumière et de mieux se montrer au niveau national qu’en championnat, car il y a plus de visibilité. Cela peut impacter la suite de leur carrière, donc ils se donnent peut-être davantage inconsciemment. "

Pour éviter cela, le coach actuel du Raf, Didier Santini, n’a cessé de répéter ces derniers jours que la priorité était le maintien en Ligue 2, pour la pérennité du club. Mais ses joueurs peuvent-ils réellement adhérer à ce message, alors qu’ils ne sont qu’à 90 minutes d’un potentiel quart de finale de la doyenne des compétitions ? Difficile d’en avoir la certitude. "C’est impossible pour les joueurs de ne pas avoir la tête à la Coupe de France ces derniers temps. Ils ne pensent forcément qu’à ça ", estime, par expérience, Pascal Auréjac, 32 ans après la première épopée de l’histoire de Rodez, à laquelle il a activement participé. À son entraîneur de l’époque de se replonger dans ses souvenirs : "Nous, c’était un peu différent, parce qu’on ne jouait pas le maintien, mais c’est vrai qu’à partir des 8es, les têtes étaient vraiment tournées vers la coupe."

La coupe, également un atout pour la Ligue 2 ?

Ça, évidemment, Rodez, dans sa situation actuelle, ne peut pas se le permettre. Alors, il lui reste deux options. Lâcher prise en Coupe de France, ou se servir de cette dernière pour faire mieux en Ligue 2. Pour Jérémy Choplin, ancien de 2009, qui évolue actuellement en R1 sur l’île de Beauté, après le récent dépôt de bilan du Gazélec Ajaccio, cela ne fait aucun doute, " les joueurs doivent essayer de poursuivre l’aventure en coupe, et s’appuyer sur leurs belles performances dans cette compétition pour les reproduire en championnat."

Poisson, Auréjac, Lorthioir, Choplin : ils croient en Rodez à Auxerre

Bien entendu, sur le papier, le Raf n’est pas favori à l’approche de cette rencontre face à Auxerre, pensionnaire de Ligue 1. Mais les anciens joueurs de 1991 et 2009, Pascal Auréjac, Julien Lorthioir, et Jérémy Choplin, veulent y croire. Le premier des trois affirmant par exemple : "Sur un match, tout est possible, Rodez peut gagner." L’ex-coach Michel Poisson, lui, envisage même, avec un optimisme qui le caractérise si bien, la possibilité… d’aller au bout : "Je pense qu’on peut se qualifier à Auxerre, et pourquoi pas aller en finale de la Coupe de France, en gagnant encore plusieurs fois aux tirs au but ?"
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