La réforme des retraites arrive à l'Assemblée nationale : le chahut dès le début des débats

  • Les débats sur la réforme des retraites promettent une foir d'empoigne de deux semaines.
    Les débats sur la réforme des retraites promettent une foir d'empoigne de deux semaines. MAXPPP - TERESA SUAREZ
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La très controversée réforme des retraites voulue par le gouvernement d'Elisabeth Borne, attaquée par l'opposition comme dans la rue, a commencé à être discutée ce lundi 6 février dans l'hémicycle à l'Assemblée nationale, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation. Discutée, ou plutôt disputée...

 

"Nous y sommes" : c'est tout ce qu'a pu dire le ministre du Travail Olivier Dussopt en lançant les débats sur le projet de réforme des retraites, ce lundi 6 février à l'Assemblée nationale. Avant une brève interruption décidée par la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (il y en aura deux autres dans la soirée). 

Le projet de loi prévoit de faire passer de 62 à 64 ans l'âge légal de départ à la retraite d'ici à 2030, un report rejeté par une nette majorité de Français, selon les enquêtes d'opinion. Programmés pour deux semaines, les débats s'annoncent houleux sur un texte déjà revu par l'exécutif dans le but d'amadouer les députés Les Républicains (LR), dont l'appui est indispensable, le camp présidentiel ne disposant pas de la majorité absolue. Ce mardi 7 février, de nouvelles manifestations doivent se dérouler dans toute la France contre cette réforme des retraites.

Après la reprise de séance,  Olivier Dussopt, fragilisé par une enquête du Parquet national financier sur des soupçons de "favoritisme" dans l'attribution d'un marché public en 2017, a défendu "une réforme d'équité et de progrès". "Notre système est structurellement déficitaire", a aussi déclaré le ministre du Travail sous les cris d'une opposition rappelée à l'ordre par la présidente de l'Assemblée nationale. "On n'est pas dans une manif, on est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale !", a dit Yaël Braun-Pivet.

"Une réforme ou la faillite" ?

Succédant à Olivier Dussopt à la tribune, Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics, a pour sa part affirmé qu'"en matière de retraites, c'est une réforme ou la faillite".

Avant même d'étudier l'article premier du projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale relatif à la suppression des "régimes spéciaux" de retraite, les députés doivent examiner une motion de rejet préalable du texte déposée par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) ainsi qu'une motion référendaire du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, qui combat la réforme.  Sans oublier le dépôt ce lundi 6 février par le groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) d’une autre motion référendaire, qui ne pourra être examinée. Ce qui a à nouveau enflammé les débats.

La présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale Mathilde Panot a dénoncé elle le "passage en force" du gouvernement, l'accusant de défendre "la valeur servitude". 

En début de soirée, aussi bien la motion de rejet de la réforme déposée par LFI que la demande de référendum déposée par le Rassemblement national ont été rejeté par l'Assemblée nationale. Les débats étaient prêts de commencer.

Selon le baromètre de BFMTV, pour l'instant, 185 députés se disent certains de voter cette réforme des retraites. Il en faut 287 pour avoir la majorité absolue, et donc valider ce projet.

L'issue des débats sur cette réforme cruciale du second quinquennat d'Emmanuel Macron est donc incertaine, alors que 20.400 amendements ont été déposés sur le texte. Environ 1.100 émanent de LR, 400 de Renaissance et 18.000 de la Nupes. "Ces murs ne sont pas assez épais pour vous protéger de la colère qui s'élève au dehors".

 

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