Séismes en Turquie et en Syrie : le bilan franchit la barre des 15 000 morts, la colère monte

  • Alors que le bilan humain continue de s'alourdir après les séismes en Turquie et en Syrie, la critique monte.
    Alors que le bilan humain continue de s'alourdir après les séismes en Turquie et en Syrie, la critique monte. MAXPPP - REKIF TEKIN
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Centre Presse Aveyron avec Reuters

Les séismes survenus en Turquie et en Syrie continuent de voir leur bilan s'alourdir. La barre des 15 000 morts a été franchie. Et la colère monte.

Plus de 15 000 personnes ont été tuées lors des terribles tremblements de terre en Turquie et en Syrie, selon un nouveau bilan, toujours provisoire, de ce jeudi 9 février 2023. Chez les habitants des zones sinistrées, la colère monte...

Les critiques redoublent d'intensité en Turquie

L’opposition politique et les habitants de la zone sinistrée accusent le gouvernement d’avoir fourni des secours tardifs et inadéquats depuis le séisme enregistré dans la nuit de dimanche à lundi, qui a tué 12 391 personnes dans le pays et 2 950 en Syrie. Alors que la colère s’amplifie jour après jour, le président Recep Tayyip Erdogan s’est rendu mercredi à Kahramanmaras, près de l’épicentre du tremblement de terre, où il a reconnu des dysfonctionnements.

« Nous avons eu quelques problèmes dans les aéroports et les routes, mais nous sommes mieux aujourd’hui », a-t-il affirmé, tout en appelant à l’unité. « C’est un temps pour la solidarité. Dans une période comme celle-ci, je ne peux pas supporter que des gens mènent des campagnes négatives pour des intérêts politiques », a-t-il déclaré aux journalistes à son arrivée dans la province de Hatay.

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"Où est l’État ?"

« Où est l’État ? Où sont-ils depuis deux jours ? », s’interroge Sabiha Alinak, près d’un bâtiment effondré et recouvert de neige dans la ville de Malatya. Le chef du principal parti d’opposition, Kemal Kilicdaroglu, accuse, lui, le gouvernement de ne pas coopérer avec les autorités locales et d’affaiblir les organisations non gouvernementales qui pourraient aider. « Cet effondrement est exactement le résultat d’une politique de profit systématique », assure-t-il. « S’il y a quelqu’un de responsable de ce processus, c’est Erdogan. C’est ce parti au pouvoir qui n’a pas préparé le pays à un tremblement de terre pendant 20 ans. »

"Nous aurions dû être mieux préparés"

L’armée n’a pas agi assez tôt parce que le gouvernement d’Erdogan a annulé un protocole lui permettant d’agir sans instruction, pointe, pour sa part Nasuh Mahruki, fondateur d’un groupe de recherche et de sauvetage créé en réponse au tremblement de terre de 1999 qui avait fait 17 000 morts.

« Lorsque ce protocole a été annulé, (leurs) devoirs et responsabilités dans la lutte contre les catastrophes ont été supprimés, dénonce-t-il. Il semble maintenant que la responsabilité incombe à l’Afad (l’autorité turque de gestion des catastrophes et des urgences), mais elle n’est pas préparée à un problème aussi colossal. »

Un fonctionnaire du gouvernement, qui a requis l’anonymat, explique, lui, que les efforts ont été entravés par les routes endommagées, le mauvais temps et l’impossibilité d’utiliser les aéroports en raison des dégâts. « Il semble que nous aurions dû être mieux préparés », reconnaît-il.

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