Football : avant Rodez - Soyaux, la préparation mentale, "une arme" négligée

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  • Yann Delplancq est psychothérapeute et préparateur mental du sportif et exerce dans deux cabinets, un à Millau et un à Mende. Yann Delplancq est psychothérapeute et préparateur mental du sportif et exerce dans deux cabinets, un à Millau et un à Mende.
    Yann Delplancq est psychothérapeute et préparateur mental du sportif et exerce dans deux cabinets, un à Millau et un à Mende. Repro CP
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Vendredi 10 février (18 h 30), les Rafettes (12es) reçoivent Soyaux (11e) pour un match parmi les plus importants de la saison. L’enjeu est simple : gagner pour ne pas sombrer, et accélérer la descente vers la D2. Une rencontre qui a de quoi travailler l’esprit des Ruthénoises, qui, bien que dans l’élite, ne font pas de travail mental particulier. Entretien avec le Millavois Yann Delplancq, préparateur mental, notamment pour les sportifs, qui souligne l’importance de la préparation d’un tel rendez-vous.

Le coaching mental d’un sportif doit-il être un processus sur le long terme ou peut-il être ponctuel, juste avant un événement précis comme le match des Rafettes ?

Ça va dépendre du besoin et du niveau du sportif. Mais ça ne peut pas vraiment être ponctuel, car quand un sportif découvre ce quatrième pilier (de la performance sportive) qu’est la préparation mentale, il se rend compte que, pour performer, ça devient une arme, autant que l’entraînement physique. Mentalement, on gère des choses qui sont importantes pour notre développement. Ce n’est pas forcément ponctuel. Et, malheureusement, ça peut arriver trop tard dans la carrière d’un sportif, qui va s’en soucier uniquement lorsqu’il rencontre des difficultés. En France, on est un peu en retard. Dans d’autres pays, la préparation mentale fait partie du job d’un sportif. Ici, on y vient, on commence à mettre des coaches mentaux dans les équipes.

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Vous avez donc constaté un retard sur la préparation mentale dans le pays, à l’image de l’absence de travail dans une équipe comme Rodez, qui évolue dans l’élite.

Beaucoup de clubs sont dans cette situation, et même des équipes professionnelles masculines qui n’ont qu’un coach. Un entraîneur qui va motiver, mais derrière ça il n’y a pas d’approche de préparation mentale pure. Là où on va s’occuper de la gestion des objectifs et du stress, le discours interne, les routines, la concentration… Ce sont de vrais outils.

Y a-t-il un moment où l’anxiété compétitive, qui peut se manifester avant des événements d’envergure comme la réception Soyaux, est plus facile à apaiser ?

Justement, c’est en travaillant tout le temps sur sa psyché qu’on va mieux gérer son stress. Je parlais juste avant d’objectifs, de motivation, c’est justement quand on sait exactement où on va qu’on a moins de crainte à y aller. Il faut définir exactement, par rapport à un point A, c’est-à-dire son niveau, de quoi on est capable, ce qu’on veut, et le point B, là où on veut aller, ses objectifs de résultats, comme gagner un match. Mais il y a aussi les objectifs intermédiaires, qui sont ceux de moyens : "Comment je fais pour gagner ce match ? Il faut que je sois prêt physiquement, il faut que j’aie une hygiène de vie particulière". Il faut caler tout ça.

L’anxiété compétitive, on la retrouve finalement quand la compétition et son résultat potentiel ne sont pas en phase avec la préparation. On peut la gérer grâce à des routines, comme un joueur de foot qui arrache un brin d’herbe avant d’entrer sur le terrain, ou grâce à la gestion du stress au quotidien, à la succession des objectifs sur le court, le moyen ou le long terme. Pour compenser les aléas d’une compétition qui peut être plus importante qu’une autre. Ponctuellement, on peut se dire : "Je n’ai pas le droit de perdre", c’est du discours interne. Et la préparation mentale peut modifier l’impact que va avoir un événement particulier.

Et des footballeuses comme les Ruthénoises, qui ne sont pas suivies mentalement, pourraient-elles travailler sur leur concentration avant une rencontre comme celle-là ?

Bien sûr ! C’est du comportement. On peut aller sur des techniques de pleine conscience ou d’imagerie mentale. Par exemple, tous les sportifs que je suis savent méditer. L’imagerie mentale, c’est se préparer à certains gestes, à certaines techniques, à certaines stratégies, déjà mentalement. Le cerveau a cette forme d’acquis et le sportif stresse moins. C’est amont qu’on travaille cette question. En se disant : "Je sais faire", on arrive au moment de la compétition moins stressé parce qu’on a déjà répété, comme le fait un groupe de musique avant de monter sur scène.

Alors que le trac, c’est très bon. On parle de stress positif, où on a cette adrénaline parce qu’on est prêt à en découdre. Ce qui est bien différent du stress, où on libère du cortisol qui nous empoisonne le sang en faisant battre notre cœur trop vite et en gaspillant notre énergie, pour arriver sur le terrain avec les jambes coupées.

L’idée est de favoriser l’adrénaline et d’éliminer le cortisol, en faisant souvent des exercices de relaxation ou de pleine conscience.

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