Réforme des retraites : combien dans la rue ce samedi 11 février ?

1,12 million, 1,272 million, puis 757 000 personnes ont manifesté selon le ministère de l’Intérieur, les 19 et 31 janvier et 7 février. La CGT annonçait, elle,  "plus de deux millions", 2,8 millions et "près de deux millions" de manifestants ces jours-là
Alors, combien seront-ils pour la quatrième mobilisation contre la réforme des retraites prévue ce samedi 11 février ?
Mardi 7 février, l’intersyndicale a appelé dans un communiqué "à manifester encore plus massivement".
Selon une note des renseignements, que TF1 a pu consulter, entre 500 000 à 700 000 personnes sont attendues sur tout le territoire, dont 90 000 à 120 000 à Paris.

Thomas Portes exclu quinze jours

Mais Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, s’attend, lui, à une forte mobilisation et envisage également de durcir ensuite le mouvement avec des grèves reconductibles s’il n’est pas entendu par le gouvernement. Ce samedi, "l’objectif est d’élargir" la mobilisation. "Je souhaite que la mobilisation soit très très forte", nous a-t-il précisé, espérant ainsi faire pression sur les députés, avec ces 250 manifestations prévues dans tout le pays, alors que le texte controversé poursuit son chemin législatif à l’Assemblée.
L’article 1 du projet de loi sur les retraites relatif à la disparition d’une partie des “régimes spéciaux” a été adopté vendredi à l’Assemblée nationale, par 181 voix contre 163, ce dont s’est félicité le ministre du Travail, Olivier Dussopt. "Malgré les outrances et l’obstruction, nous avançons", a-t-il écrit sur Twitter.

Plus de 20 000 amendements déposés

Plus de 20 000 amendements ont été déposés, dont 18 000 par la coalition de gauche Nupes, alors que les débats doivent s’achever en fin de semaine prochaine.
L’examen de l’article 7 contenant la mesure phare du report de l’âge légal de départ à la retraite est particulièrement attendu. Pourra-t-il être étudié ?
Le débat, très houleux, progresse lentement au Palais Bourbon depuis le début de la semaine. Une longue interruption de séance a même eu lieu vendredi dans l’hémicycle en raison du tollé provoqué par la publication du tweet controversé du député LFI Thomas Portes.
L’élu a été exclu pour quinze jours de la séance après avoir posté une photo où il pose le pied sur un ballon de football à l’effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt, avec un message demandant le retrait de la réforme des retraites qui a suscité des réactions d’indignation dans la classe politique. Publication interprétée comme un appel à la violence.
Alors que les autorités craignent une radicalisation du mouvement dans la rue, le président Emmanuel Macron a appelé, dans la nuit de jeudi à vendredi, à Bruxelles, les mécontents à conserver leur "esprit de responsabilité", afin que "les désaccords puissent s’exprimer, mais dans le calme, le respect des biens et des personnes", appelant à ne pas "bloquer la vie du reste du pays".