Aveyron : La Roque-Bouillac, entre ciel, eau et rocher

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  • Paul Ramadier inaugure l’école en 1958, avec à ses côtésle maire de Livinhac-le-Haut Roger Vermande.
    Paul Ramadier inaugure l’école en 1958, avec à ses côtésle maire de Livinhac-le-Haut Roger Vermande.
  • Cette porte d’entrée fortifiée qui menait à l’ancienne école. Cette porte d’entrée fortifiée qui menait à l’ancienne école.
    Cette porte d’entrée fortifiée qui menait à l’ancienne école.
Publié le
D. l.

Voici le dernier volet de notre série sur ce village singulier, ancienne porte fluviale du Rouergue qui occupait un poste stratégique au Moyen-Âge, nous ramenant à son désenclavement et à notre époque.

La révolution industrielle qui fait croître le Bassin après le premier tiers du XIXe siècle va sortir La Roque-Bouillac de sa quasi-autarcie et le faire s’ouvrir au monde. Fin du XVIIIe siècle, un état des lieux signale que le village abrite environ 400 habitants (chaque foyer comptait 7 à 8 personnes, parents, enfants, grands-parents, parfois tante ou oncle).

Au fur et à mesure des ouvertures des usines et des mines dans le Bassin, la population va se déplacer, se rapprocher des centres de production. Certains peuvent travailler à proximité de leur domicile (verrerie, laminoir de la Vieille-Montagne, l’usine des Tannins). Le chemin de fer, l’un des rejetons de la révolution industrielle, arrive à Boisse-Penchot où l’on érige une gare. Pour certains villageois, ils pourront entreprendre pour la première fois de leur vie un long voyage.

La voie ferrée qui passe en face de La Roque-Bouillac est édifiée à une hauteur supérieure à la plus forte crue que connut le village (rappelez-vous, en 1 783). L’ouverture de la route vers Capdenac et Figeac, en 1898, autorise d’autres opportunités. La construction du pont de fer à Penchot, en 1888, et du pont actuel, en 1963, va faciliter les échanges. Jusque-là, on traversait la rivière, pas toujours docile, en barque ou en bac. Et on y cultivait toujours de bonnes choses. "Il existait à La Roque un restaurant avec l’enseigne le Lion d’Or, fin du XIXe siècle, qui était renommé pour ses fritures de poissons, non loin de la crêperie actuelle", ajoute Jean-Pierre Gayrard.

On a du mal à imaginer aujourd’hui qu’il y avait ici 192 communiants en 1739. Une première école est bâtie fin du XIXe siècle, puis une deuxième la remplace après 1910, bénéficiant d’une minuscule cour de récréation clôturée par des maisons. Enfin, en 1958, un établissement scolaire flambant neuf est inauguré par l’illustre Paul Ramadier. En 1971, on dénombrait encore 18 élèves.

Des habitants accrochés au rocher

L’école fermera en 1984, elle est devenue la salle des fêtes du village. L’exode des jeunes adultes se poursuit dans les années 1980. De nos jours, La Roque-Bouillac compte 50 âmes, accrochées à leur village, à leurs racines.

De ce riche passé, demeurent notamment les ruines du château, un curieux cimetière, une des portes d’entrées fortifiées du village, quelques vieilles bâtisses à colombages dont la maison du seigneur qui mériterait une restauration (y aurait-il un mécène amoureux des vieilles pierres ?), des objets sacrés à la chapelle des Gabarriers. Tandis que les échelles de crues, que l’on peut apercevoir sur certaines maisons, témoignent des soubresauts du Lot. De la lignée des seigneurs de La Roque est descendu le fameux peintre Toulouse-Lautrec.

Jean-Pierre Gayrard, avec l’association Village et château, et l’office de tourisme communautaire proposent des visites guidées durant les beaux jours. Celles et ceux qui ont le pied agile peuvent monter tout en haut de la colline et admirer l’endroit.

Les touristes et les curieux visitant le village se rappelleront peut-être cette maxime : "A La Roque-Bouillac, on y voit que ciel, eau et rocher".

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