Aveyron : l’atelier du gantier à Millau, un concept unique et innovant

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  • Julien Vidal : "On progresse doucement, on n’a pas pour ambition de s’agrandir."
    Julien Vidal : "On progresse doucement, on n’a pas pour ambition de s’agrandir." P.CH.
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P. CH.

Julien Vidal et Lydie Perron perpétuent le savoir-faire de cet atelier boutique ouvert en 1989, rue droite, à Millau.

L’atelier du gantier, c’est cette boutique, rue droite, à Millau, avec une grande vitrine derrière laquelle on aperçoit des artisans confectionner des gants.

Créé en avril 1989 par Christian et Chantal Canillac au moment où le secteur du cuir traverse pourtant une crise majeure, cet atelier boutique est un concept inédit et osé. Mais sa particularité ne s’arrête pas là puisque le couple choisit de proposer, en plus de sa gamme de gants standards, des produits personnalisés et-ou sur mesure. C’est dans cette lignée que s’inscrivent Julien Vidal et Lydie Perron.

À l’époque, le jeune couple travaille dans l’agroalimentaire et la logistique à Boulogne-sur-Mer et pense à changer de projet professionnel, "à reprendre ou à créer quelque chose tous les deux", comme le raconte le Millavois d’origine, avant d’ajouter : "Reprendre l’atelier du gantier a été une opportunité au moment où Christian et Chantal souhaitaient passer le relais. Et ça avait du sens de faire encore du gant à Millau, de produire de nos mains."

Avec un peu d’insouciance et sans crainte car toutes les conditions sont réunies, ils reprennent l’entreprise le 1er juillet 2012 avec, pour objectif, de "rester dans la même veine" que leurs prédécesseurs. Julien est formé à la coupe par Christian tandis que Lydie apprend la couture avec Chantal qui, associée à Carole, la dernière arrivée, assure la partie couture.

Trois personnes pour fabriquer un gant

"C’était une sorte de compagnonnage. Il n’y a pas d’école, pas de livres, la seule façon d’apprendre, c’était de se former au savoir-faire", explique l’entrepreneur. L’atelier est installé dans la rue droite, tout près du local actuel. C’est en 2021 que le couple d’artisans choisit de déménager de l’autre côté de l’artère pour gagner en lumière, en fonctionnalité et en visibilité. Pari réussi pour cette équipe dans laquelle chacun joue un rôle unique et indispensable : coupe du cuir, couture, finitions. "Trois personnes sont nécessaires pour fabriquer un gant de A à Z. Il faut deux heures de travail pour faire une paire. À titre de comparaison, pour un T-shirt de bonne qualité, il faut sept minutes", précise le gantier pour appuyer le savoir-faire qui fait la qualité de ses produits. Car les couturières utilisent le traditionnel "piqué anglais" qui produit une couture en extérieur mais nécessite une grande technicité. Des empiècements sont ajoutés dans les entre-doigts pour plus de solidité et de souplesse.

En plus du modèle et de la couleur, le client peut choisir la couleur des coutures et la matière de la doublure. Si l’équipe fabrique toute l’année, la période la plus intense est bien sûr de mi-novembre à fin janvier. "Notre prochaine grosse étape, c’est l’arrivée d’un salarié supplémentaire en février pour anticiper un futur départ à la retraite, avec toute la phase de formation que cela comporte. On progresse doucement, on n’a pas pour ambition de s’agrandir, le plus important c’est de réussir à former les personnes en perpétuant notre savoir-faire", conclut le passionné.

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