Canicule, grêle, inondations : en Aveyron, coup d’envoi en douceur pour l’assurance récolte
Cette mesure vise à inciter les exploitants à s’assurer face aux aléas climatiques.
C’était une des promesses d’Emmanuel Macron faite aux agriculteurs, faciliter la gestion des épisodes climatiques extrêmes, de plus en plus fréquents. Pour cela, le système des calamités agricoles, qui faisait foi jusque-là, a été réformé au 1er janvier dernier, pour inciter les éleveurs à souscrire à une assurance récolte. Ainsi, lorsqu’un exploitant souscrit à une assurance pour ses parcelles, 70 % de la cotisation est désormais prise en charge par la Politique agricole commune (PAC). Une aide, parmi plusieurs, ayant pour but de faire progresser la part de surfaces agricoles utiles assurées, car jusqu’à présent, seulement 17 % l’étaient.
Inciter à s’assurer
Un système qui se veut purement incitatif. Car au-delà de cette aide, les indemnisations seront bien plus importantes pour les agriculteurs assurés. "Pas grand-chose ne change pour l’assurance au niveau des céréales", présente Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA. Par contre les choses ont beaucoup évolué pour les fourrages.
"Jusque-là, très peu de contrats étaient signés à ce niveau-là", reconnaît le président du premier syndicat des agriculteurs du département. Désormais, les exploitants pourront être indemnisés dès un pourcentage de pertes supérieur à 20 % (30 % auparavant, NDLR), l’assurance et le fonds de solidarité nationale se partageant les frais.
Tandis qu’un paysan non-assuré ne pourra être indemnisé qu’à 45 % de ses pertes par le fonds de solidarité nationale, et ce, uniquement sur celles dépassant le seuil des 30 %. (Seuil fixé à 50 % au niveau des céréales, NDLR).
Plusieurs difficultés
Toutefois, le système n’est pas parfait, et le gouvernement a plusieurs fois changé son fusil d’épaule. "Si l’on prend l’exemple du blé, la PAC prend en charge la cotisation d’assurance pour un prix calculé à 244 € la tonne de blé, relate Laurent Saint-Affre. Or lors des dernières récoltes elle était plutôt de l’ordre de 300-330 €." Tout un tas de détails qui expliquent pourquoi le lancement est a priori timide. "Il est encore tôt pour tirer des conclusions sur le plébiscite de cette réforme par nos agriculteurs. Mais à la FDSEA on n’a pas encore été très incitatifs pour l’instant, car on attendait que les dernières modalités soient affinées", éclaire le représentant.
Malgré cela, du côté des assureurs, on note un certain attrait. "On sent que le sujet interpelle, ces derniers mois nous avons organisé plusieurs réunions d’information, présente Aurélie Glandières, responsable Groupama pour le Sud-Aveyron. On a capté environ 500 agriculteurs, et 80 % d’entre eux ont demandé un devis."
Sans tout chambouler, l’intérêt se manifeste sur le territoire. D’autant que l’Aveyron n’étant pas un département céréalier, le recours à l’assurance était d’autant plus rare. "Les devis prairies intéressent d’autant plus que le Sud-Aveyron est plus concerné par les aléas climatiques", ajoute celle qui travaille pour le premier assureur agricole.
En tout cas, le syndicat est malgré tout satisfait de cette évolution. "Les choses vont dans le bon sens", reconnaît le président.
Quid du système de déclenchement ?
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