Séismes en Turquie et en Syrie : de nouveaux miraculés sauvés après 200 heures sous les décombres

  • Des survivants ont été extirpés des décombres, presque 200 heures après les séismes meurtriers en Turquie.
    Des survivants ont été extirpés des décombres, presque 200 heures après les séismes meurtriers en Turquie. MAXPPP - MARTIN DIVISEK
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Le tremblement de terre survenu le 6 février et l'importante réplique qui a suivi quelques heures plus tard ont causé la mort en Turquie et en Syrie voisine de plus de 37 000 personnes, selon les derniers bilans.

Un jeune homme de 18 ans a été extrait des décombres d'un immeuble dans le sud de la Turquie, quelque 198 heures après les tremblements de terre meurtriers qui ont frappé le pays, alors que les travailleurs humanitaires se concentrent sur les personnes sans abri dans le froid glacial en Turquie et en Syrie.

Un peu plus tôt, des sauveteurs ont sorti vivants des ruines d'un immeuble dans la province turque de Kahramanmaras deux frères de 17 et 21 ans, a rapporté l'agence de presse Anadolu. Selon Le Point, sept personnes auraient été extraites des décombres dans la nuit, dont trois enfants dans la ville de Kahramanmaras, une cité méridionale proche de l'épicentre du séisme.

Les secouristes ont encore travaillé toute la nuit pour trouver des survivants, mais certaines équipes ont commencé à réduire leurs opérations, les basses températures réduisant les chances de survie. Des sauveteurs polonais, qui font partie des nombreuses équipes internationales arrivées par avion dans le pays, ont annoncé qu'ils partiraient mercredi.

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L'incroyable sauvetage d'un bébé de 21 jours

La note d'espoir date de samedi 11 février et n'avait pas manqué d'émouvoir le monde. Un bébé âgé de seulement 21 jours avait été retrouvé après six jours passés sous les décombres d'un immeuble dans la province d'Atay, en Syrie. 

Nommé Halit Ali Talha, le bébé devrait la vie sauve à sa mère, qui l'a protégé avec son corps lors de l'effondrement de l'immeuble, et qui est décédée. 

Au milieu de l’horreur, il devient le visage de l’espoir. Le petit Halit Ali Talha, deux mois, resté 128 heures sous les décombres en Turquie, a été sauvé… Les médias locaux rapportent qu’il a été retrouvé dans les bras de sa mère, décédée pic.twitter.com/vXjZDJ0n5v

— Aurélie Casse (@AureCasse) February 12, 2023

Bientôt la fin des sauvetages en Syrie

Dans la ville syrienne d'Alep, en ruines, Martin Griffiths, coordonnateur des secours d'urgence de l'Onu, a déclaré lundi que la phase de sauvetage "touchait à sa fin", l'accent étant mis sur les abris, la nourriture et la scolarisation.

Le président syrien Bachar al-Assad a accepté de laisser entrer davantage d'aide de l'Onu en provenance de Turquie, ont indiqué des diplomates lundi en fin de journée, afin d'aider les habitants du nord-ouest de la Syrie, une région contrôlée par les groupes rebelles qui a reçu peu d'aide jusqu'à présent. Raed Al Saleh, responsable des Casques blancs, a dénoncé cet accord de l'Onu, estimant qu'il accordait à Bachar al-Assad un "avantage politique gratuit".

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42 000 bâtiments gravement endommagés

Dans la ville d'Antioche, dans le sud de la Turquie, des excavatrices ont commencé à démolir des bâtiments fortement endommagés et à déblayer les décombres dans un quartier résidentiel dévasté. Le bilan en Turquie s'élève à 31 643 morts, a indiqué lundi l'Autorité de gestion des catastrophes et des urgences. Le nombre total de morts en Syrie, pays ravagé par plus d'une décennie de guerre civile, s'élève à 5 714, y compris dans les zones tenues par les rebelles.

Selon la Confédération turque de l'entreprenariat et du monde des affaires, la catastrophe pourrait coûter 84 milliards de dollars à la Turquie. De son côté, le ministre turc de l'Urbanisation, Murat Kurum, estime que quelque 42 000 bâtiments dans dix villes se sont effondrés, doivent être démolis de toute urgence ou ont été gravement endommagés.

Des dizaines d'habitants et de secouristes ont fait part de leur désarroi face au manque d'eau, de nourriture, de médicaments, de sacs mortuaires et de grues au cours des premiers jours qui ont suivi le séisme, et beaucoup ont critiqué la lenteur et la centralisation de la réponse de l'Autorité turque de gestion des catastrophes et des urgences (AFAD). "Les gens ne sont pas morts à cause du tremblement de terre, ils sont morts à cause des précautions qui n'ont pas été prises plus tôt", a déclaré Said Qudsi qui s'était rendu à Kahramanmaras depuis Istanbul pour enterrer son oncle, sa tante et leurs deux fils, tandis que leurs deux filles étaient toujours portées disparues.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui doit affronter une élection serrée en juin, a reconnu des problèmes dans la réponse initiale mais a déclaré que la situation était désormais sous contrôle.

Nicolas Drusian avec Reuters
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