Réforme des retraites : vers "la France à l’arrêt" le mardi 7 mars ?

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  • Front commun de Laurent Berger (CFDT) et Philippe Martinez (CGT).
    Front commun de Laurent Berger (CFDT) et Philippe Martinez (CGT). MaxPPP
Publié le
Christelle Bertrand

L’ensemble des syndicats veulent arriver à un blocage du pays le 7 mars, appelant notamment les commerçants à fermer boutique. Face à cette nouvelle mobilisation, la majorité campe sur ses positions et confirme que le départ à 64 ans n’est toujours pas négociable.

C’était une crainte assumée par l’exécutif… Qu’après la crise des “gilets jaunes”, les grèves de 2019 puis le Covid-19, la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron occasionne un nouveau blocage du pays. Or, depuis les mobilisations massives de samedi, les menaces des syndicats se font plus précises. Laurent Berger évoquait lundi une "mise à l’arrêt" du pays accusant le gouvernement d’être à l’origine du "blocage". "On va faire des villes mortes, on peut demander aux commerçants de montrer le mécontentement", a-t-il détaillé.

Les Français pour la poursuite du mouvement

Le leader de la CGT, Philippe Martinez, souhaite, lui, que "le moins de personnes travaillent" le 7 mars et évoque à son tour le soutien des commerçants. "Il y a des discussions dans les départements pour fermer", même quelques heures, a-t-il expliqué ajoutant, "quand il y a une usine qui ferme dans un territoire, il y a de la solidarité, le 7 mars est l’occasion de montrer cette volonté de refuser cette réforme".
Si le mot blocage est soigneusement évité par tous, c’est bien de cela qu’il s’agit. L’intersyndicale de la RATP a d’ores et déjà appelé à la première grève reconductible du mouvement, à partir du 7 mars. La CGT cheminots envisage de faire de même.
Quant aux Français, ils sont toujours en soutien : selon un sondage Elabe pour BFM du 11 février, seuls 28 % des Français souhaitent que la mobilisation s’arrête.
D’où l’inquiétude qui monte du côté de la majorité présidentielle. Afin de montrer qu’elle ne reste pas sourde, Élisabeth Borne a appelé différents leaders syndicaux dimanche soir mais sans que ces échanges ne fassent évoluer les choses.
Certains ministres sont montés au créneau, lundi matin, afin de réaffirmer la fermeté du gouvernement : "Vous avez des organisations syndicales qui disent qu’il ne faut pas reculer l’âge légal de départ et augmenter les impôts et les cotisations, ce qui n’est pas notre choix", à, par exemple, expliqué Gabriel Attal. Le gouvernement ne touchera pas au report de l’âge légal à 64 ans, qui est "le cœur du projet" et "vise à financer durablement le système des retraites", a complété le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune.

LFI, "un obstacle au débat démocratique"

Une fermeté qui tend à montrer que rien ne sert de manifester. La majorité table, en effet, toujours sur la fatigue des Français et une forme de fatalisme que les partis de gauche tentent de combattre. Autre arme utilisée désormais par le gouvernement pour gagner la bataille de l’opinion, dénoncer le spectacle donné par les députés LFI à l’Assemblée. Bruno Le Maire a même assuré que le parti mélenchoniste "est un obstacle au débat démocratique".
Le prochain acte de la mobilisation, le cinquième, qui se tiendra ce jeudi 16 février , pourrait bien influer sur l’orientation des actes du 7 mars.
La CGT a appelé cheminots, dockers, électriciens, gaziers, salariés de la chimie et du verre à faire grève. Quant aux leaders de l’intersyndicale, ils ont prévu de manifester ensemble non pas à Paris, mais à Albi, la préfecture du Tarn. Leur message : "Appuyer l’ancrage fort de ce mouvement partout sur le territoire".
Ce vendredi 17 février à minuit, le texte sur la réforme des retraites quittera l’hémicycle pour poursuivre son chemin législatif au Sénat.




 

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Les commentaires (2)
filochard Il y a 1 année Le 15/02/2023 à 10:34

Aucune consultation du parlement sur notre cobelligérance dans la guerre d'Ukraine

RienCompris Il y a 1 année Le 15/02/2023 à 09:25

72 % des français contre contre la réforme des retraites, mais 68 % estiment qu'elle est nécessaire. Allez comprendre...