Aveyron : les enseignants toujours aussi déterminés avant l'annonce de la future carte scolaire
Plus de 80 manifestants étaient présents, mercredi 15 février, devant l'inspection académique de Rodez pour faire entendre leur voix alors que la future carte scolaire du département doit être dévoilée ce vendredi 17 février.
Il est un peu plus de 14 heures mercredi 15 février lorsqu'un véritable concert de sifflets, d'instruments de musiques en tout genre mais aussi de cloches et de tambours éclate sous les fenêtres de l'inspection académique de Rodez. Les "musiciens" du jour sont les enseignants, du premier et second degré. Plus de 80 manifestants ont répondu présent pour faire entendre leur voix alors que la future carte scolaire concernant le premier degré doit être dévoilée vendredi 17 février.
La future carte scolaire au cœur des crispations
Pour le cosecrétaire départemental FSU-SNUIPP, Antoine Cantais, les motifs de manifestation sont liés "à la carte scolaire du 1er degré qui renonce cette année avec une tradition qu'on ne connaissait plus depuis une dizaine d'années en devant rendre quatre postes. Ça se traduit pour l'instant par la fermeture d'une vingtaine de classes sur le département qui génère une première crispation". L'autre point de crispation concerne la question du remplacement "car on vit aujourd'hui une situation calamiteuse qu'on avait jamais connue les années précédentes". Des remplacements plus assurés, comme "dans les écoles de quatre classes et plus ce qui génère une répartition des élèves dans les autres classes et une dégradation des conditions de travail"
"Obligé de bricoler"
Secrétaire départemental SNES-FSU, Sylvain Lagarde souhaite "plus de moyens permettant d'avoir des effectifs raisonnables par classe avec, en moyenne, 25 élèves". Dénonçant "la logique du redéploiement des moyens", ce dernier réclame "une offre de formation partout sur le territoire". Professeure de musique au collège Louis Denayrouze à Esaplion, Valérie évoque "la suppression de deux classes pour la prochaine rentrée scolaire. On va se retrouver avec des classes à 32 élèves ce qui est trop important". Sa collègue Marie-Alix qui enseigne l'art plastique dénonce "une dotation horaire insuffisante pour réaliser des dédoublements dans toutes les disciplines et le risque de trois postes en danger". Dans l'enseignement depuis 32 ans, Valérie voit "les choses se dégrader et on est obligé de bricoler. Ça devient de plus en plus dur".

Parmi les manifestants, l'association des parents d'élèves de l'école Jean-Henri Fabre de Ségur et les élus de la commune souhaitent "garder nos trois postes pour que nos enfants puissent bénéficier d'un enseignement de qualité". Seule école rurale sur le village de Ségur, cet établissement possède une Mecs (Maison d'enfants à caractère social) qui accueille "6 à 8 élèves ayant besoin d'un encadrement supplémentaire". La suppression du poste entraînerait "le regroupement d'une quarantaine d'élèves sur les deux postes restants dans des locaux vétustes et exigus alors que la préparation d'une nouvelle école ne sera pas prête pour la prochaine rentrée".
À l'issue de la manifestation, un représentant de chaque syndicat enseignant et un représentant de parents d'élèves ont été reçus par la Directrice académique des services de l'Éducation nationale (Dasen), Claudine Lajus "pour remettre solennellement nos demandes", confie Sylvain Lagarde.
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