Réforme des retraites : pour Sébastien, cheminot, "les charges de travail ne cessent d'augmenter"

Malgré la proximité d'Albi, capitale de la contestation ce jeudi 16 février, à Rodez, la mobilisation ne faiblit pas. Quelque 2 500 manifestants dans la rue selon les syndicats, 1 000 selon la police. De la place de la cité, lieu du rassemblement, à la préfecture, les manifestants ont défilé dans le calme évoquant, pour une grande majorité, la date du 7 mars prochain. Au cœur du cortège, Sébastien, cheminot et syndiqué à la CGT vingt-trois ans durant, raconte.

En quoi consiste votre métier au sein de la SNCF ?

Personnellement je suis basé en Aveyron, à Rodez et je suis chargé de circulation. Mon travail consiste donc à assurer la sécurité de la circulation. Nous sommes par exemple sur les quais de gare pour le départ des trains. Je suis rentré à la SNCF il y a maintenant plus de 20 ans.

À l'aune de votre expérience et de votre recul, vous constatez un réel changement des conditions de travail ?

En effet, le travail a considérablement changé et pour nous cheminots, c'est, me semble-t-il flagrant. Les conditions de travail ont grandement évolué. Il y a, de fait,  de moins en moins de monde dans les gares et cela implique un changement et un élargissement des tâches de travail, toujours plus pour les cheminots. Alors bien sûr, les charges de travail ne cessent d'augmenter.

20 ans passés à la SNCF. L'action syndicale était pour vous une évidence ? Quelles sont vos motivations ?

Plus de 20 ans passés à la SNCF en effet et au bout d'un an au sein de la boîte j'ai décidé de me syndiquer et les raisons sont assez simples en fait. Si j'ai pu rentrer à la SNCF ici, en Aveyron, c'est grâce aux anciens qui se sont bagarrés pour garder les gares ouvertes et sauvegarder les emplois.

C'est donc pour vous impensable de ne pas venir manifester ce jeudi ?

Tout à fait. Il y a quand même d'autres moyens que de nous faire travailler jusqu'à 64 ans. On produit des richesses, on fait du pognon et ça ne sert pas à la collectivité. C'est injuste, ce sont les salariés qui font du pognon c'est aussi simple que ça. Il faut que tout ça soit équitablement réparti. J'ai des copains qui font des métiers où, à l'âge de 60 ans, c'est plus possible de bosser, ils sont déjà casés et les employeurs n'ont pas envie de garder les seniors dans les boîtes, l'emploi des seniors est un enjeu majeur.

Vous, vous êtes concernés par la réforme des retraites ?

Oui, nous, on a un régime spécial dit fermé, les jeunes embauchés maintenant rentrent sous sécurité sociale avec l'âge de départ à 62 ans et nous, le départ est calculé sur l'âge légal de départ à la retraite donc nous avons des décotes qui s'appliquent, une ouverture des droits en fonction de l'âge de départ normal donc bien sûr, nous sommes de fait pleinement concernés.