La fermeture annoncée du CAP "conducteur d'engins" de Millau fait des remous

  • La fédération des travaux publics entend se faire entendre pour sauver cette filière, garante de la survie du bac pro travaux publics.
    La fédération des travaux publics entend se faire entendre pour sauver cette filière, garante de la survie du bac pro travaux publics. Archives CP
Publié le
Xavier Buisson

Annoncée par le rectorat, la fermeture du CAP conducteur d’engins de travaux publics du lycée Jean-Vigo de Millau inquiète la Fédération du bâtiment et des travaux publics de l’Aveyron, qui dénonce un "coup dur" pour ce secteur dans lequel près de 39% des employés ont plus de 55 ans.

"La section a été créée il y a une vingtaine d'années, et depuis 2018, elle affiche complet tous les ans". C'est "incidemment" que la Fédération du bâtiment et des travaux publics de l'Aveyron -et son secrétaire général Robert Hyronde- viennent d'apprendre que le rectorat avait décidé de fermer, à la rentrée 2023, une section chère à leur cœur : le CAP conducteur d’engins de travaux publics.

Cette formation, proposée au lycée Jean-Vigo de Millau, est une "première approche de la conduite des engins de chantier", explique Robert Hyronde, l'une des deux seules de ce type disponibles en Occitanie. "C'est un coup dur pour la profession, quelque chose qui marche bien depuis plus de 20 ans. On le ferme d'un coup... pourquoi ?", se demande le secrétaire général de la FBTP, qui affirme : "C'est inacceptable pour les entreprises locales, le territoire et pour les jeunes".

De nombreux soutiens pour contrer cette fermeture

Aussi la fédération entend se faire entendre pour sauver cette filière, garante de la survie d'une autre, le bac pro travaux publics. "S'ils enlèvent le CAP, le BAC pro sera fermé, c'est sûr", explique-t-il. À ce jour, la FBTP, qui a mobilisé ses troupes, a reçu le soutien de 18 entreprises aveyronnaises employant près de 1000 salariés. Ainsi que celui d'Emmanuelle Gazel, maire de Millau et conseillère régionale ou Arnaud Viala, président du conseil départemental.

Certes, ce CAP n'accueille que huit étudiants chaque année, mais ce depuis plus de 20 ans. Un bol d'air pour le milieu des conducteurs d'engins, qui sont sur le secteur du Nord du département 42% à être âgés de 55 ans ou plus et 37% sur le Sud.

"Faiblesse des effectifs» et «machines vieillissantes"

Une rencontre entre les représentants de la FBTP et l’Education nationale est programmée ce mardi 21 février. Le délégué régional académique en charge de la formation professionnelle y participera, aux côtés des Claudine Lajus, directrice académique des services de l’Education nationale de l’Aveyron (Dasen). Aux côtés de son collègue, cette dernière expliquera les raisons de cette fermeture.

À commencer par la «faiblesse des effectifs», la formation n’ayant accueilli que 5 élèves l’an passé... auxquels il convient de rajouter, selon la FBTP, trois autres en provenance du Greta. Deuxième argument que défendra l’Education nationale : cette formation existe aussi en Lozère.

Enfin, le fait que les machines outils «vieillissent» sera évoqué ; autant d’arguments qui ne feront vraisemblablement pas écho du côté de la fédération, la Région ayant, sur les cinq dernières années, doté le lycée Vigo de près de 150 000 € pour l’entretien de ces machines.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?