Aveyron : le Parc naturel régional au chevet des sites incendiés par les deux gros feux de l'été 2022

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  • Plusieurs types d’interventions sont envisagés pour traiterles zones brûlées.
    Plusieurs types d’interventions sont envisagés pour traiterles zones brûlées. DR -
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À Comprégnac et Mostuéjouls, l’heure est à la reconstruction des zones détruites par les flammes.

Reboiser ? Mettre en pâturage ? Des pistes de réflexions ont été évoquées lors du dernier conseil syndical du Parc naturel régional des grands causses. La délibération concernant les travaux à réaliser à Comprégnac et à Mostuéjouls a été ajoutée de manière exceptionnelle à cette réunion des élus locaux. Un diagnostic a déjà été réalisé sur ces terres brûlées. Au regard du pourtour méditerranéen, Jérôme Bussière, chargé de mission forêts au Parc, a montré que l’incendie de Mostuéjouls a été le troisième plus important en 2022.

"Une caractéristique nouvelle en Aveyron"

"C’était une année à part, a-t-il noté. C’était une caractéristique nouvelle en Aveyron, il s’agissait d’un feu de forêt. Avant, nous faisions plus face à des incendies de végétation. " Dont l’intensité de " 100 hectares par heure pour la reprise du 13 août ", selon l’expert du Parc, " est caractéristique des incendies méditerranéens ".

Une fois le constat, que faire de cette zone brûlée, dans laquelle les sentiers de randonnées étaient très fréquentés ? C’est tout l’objet d’une étude réalisée par les agents de l’Office national des forêts (ONF). Trois axes ont été priorisés : la sécurisation des biens et des personnes, la prévention du risque sanitaire et l’exploitation des bois brûlés. "Après six mois, ils perdent leur valeur économique", précise Jérôme Bussière.

Trois sentiers identifiés

Ce diagnostic a coûté 30 000 € et l’intervention pour les travaux d’urgence 50 000 €. En plus de la mise en sécurité des routes communales pour éviter les chutes de pierres et d’arbres morts, des priorités ont été mises sur les sentiers de randonnées. Trois ont notamment été identifiés : celui dit des villages troglodytiques qui traversent les sites d’Eglazines et de Saint-Marcellin, celui de l’Espace trail et celui du tour du causse de Sauveterre.

"L’accent a été mis sur le premier, indique Jean-François Dumas, vice-président du PNR et élu à Mostuéjouls. 135 jours de travail ont été estimés par les équipes du Parc qui devraient être renforcées par l’embauche d’un saisonnier. Il devrait être sécurisé pour les vacances de Pâques." Une intervention chiffrée à 100 000 €, dont 52 000 devraient être pris en charge par la Région Occitanie. "Les équipes d’entretien vont prioriser cette zone, au risque d’engendrer quelques retards dans d’autres chantiers", assure Florent Tarisse, le directeur du PNR.

Quid des moyens alloués ?

Concernant l’après et le devenir de la forêt brûlée. "Même brûlée, au regard de la loi, elle reste une forêt et elle n’a pas le droit d’être pâturée pendant 10 ans", indique Jérôme Bussière. "La loi a été mise en place pour éviter que des forêts soient rasées entièrement, nuance Florent Tarisse, le directeur du Parc des grands causses. Dans le cadre d’un schéma global, cela pourrait être défendu." Si la reconstruction des sites semble être sur le bon chemin, reste à éclaircir la question des moyens qui seront alloués cet été pour prévenir d’éventuels incendies. Et qui mieux que le président du PNR, Richard Fiol, aussi maire de Nant pour conclure : "C’est déjà dans six mois et je suis inquiet. Je ne peux même pas faire brûler un cierge, en étant en zone rouge, je risque de mettre le feu." Il faudra donc plus que les forces divines du ciel pour protéger les forêts sud-aveyronnaises.

Des patrouilles et un hélicoptère ?

La question des moyens alloués à l’Aveyron pour la prévention des feux de forêts n’a toujours pas trouvé de réponse définitive pour 2023. Pour autant, selon nos informations, des pistes sont déjà bien avancées. Une patrouille en véhicule assurée conjointement par les personnels du Sdis et de l’office national des forêts (ONF) pourrait être mise en place de manière régulière sur les zones les plus à risque. Un hélicoptère bombardier d’eau pourrait également être stationné à Rodez, prêt à intervenir rapidement en cas de départ de feu. Sollicité à ce sujet, le président du Service d’incendie et de secours (Sdis) de l’Aveyron, Arnaud Viala, n’a pas répondu à nos sollicitations. Le Sdis est, par ailleurs, toujours en attente d’un nouveau directeur après le départ de Florent Souyris dans l’Hérault. Ce qui ne facilite pas l’avancée des réflexions.
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