Rodez : la venue de Soprano au haras et l’Estivada en question font couler beaucoup d'encre

Le nom circulait depuis quelques jours, cela a été officialisé vendredi 17 février : Soprano sera bel et bien présent à Rodez cet été. Le 24 juillet, il sera au haras dans le cadre d’un Estivada qui ne ressemble à aucun autre.

Lombre, Aloïse Sauvage et DJ Granel à l'affiche aussi

Le même jour, trois autres artistes se produiront : le rappeur ruthénois Lombre, Aloïse Sauvage et le DJ Julien Granel. Se déroulant sur trois jours, du samedi 22 au lundi 24 juillet, cet Estivada, pour l’heure sans connotation occitane si ce n’est son nom, est un événement organisé en partenariat avec France Télévisions et CultureBox. Il proposera quatre concerts par soir à partir de 17 h. Les noms des autres artistes programmés devraient être révélés dans une quinzaine de jours.

20 000 personnes attendues

Une fois lâchée sur les réseaux sociaux, la bombe a fait son effet. D’ores et déjà, la foule coche la date si bien que les 20 000 personnes attendues par Christian Teyssèdre pourraient être atteintes. Et donner à la municipalité tout l’écho médiatique qu’elle espère, après le concert du 14 juillet dernier avec "uniquement" Gaëtan Roussel.

Coïncidence cependant. Ce 17 février, en fin de matinée, à l’heure où le maire effectuait cette annonce aux médias locaux, le collectif "Gardarem l’Estivada" donnait également une conférence de presse pour, lui, faire part d’une forme d’indignation. Il exposait sa colère face à la "possible disparition annoncée du festival interrégional des cultures occitanes" à Rodez.

"Un coup porté à toutes les cultures"

"C’est un coup porté à toutes les cultures régionales", déplore le collectif. Très remontés, avec beaucoup d’émotions aussi, le chanteur Arnaud Cance, l’artiste Nathalie Marty ou encore Jean-Louis Courtial et Gauthier Couffin ont dénoncé "une décision unilatérale de la municipalité ". Et d’affirmer que, depuis la création du collectif, "les soutiens font part de leur envie de voir l’Estivada, né à Rodez, rester à Rodez". Le collectif semble en fait abasourdi à l’idée de ne plus voir à Rodez "ces espaces de convivialité et intergénérationnels que proposait l’Estivada" au profit "d’une uniformisation de la culture avec des têtes d’affiche qui peuvent être contentes de rajouter une date à leur grande tournée".

Déterminé à se battre contre ce qu’ils appellent "un mépris de classe", le collectif "Gardarem l’Estivada" annonçait prévoir plusieurs actions "fermes et sereines" dans les temps à venir.

Rendez-vous au prochain conseil municipal

En fin d’après-midi, dans l’hémicycle de l’Hôtel de ville, où se tenait un conseil municipal, une porte semble toutefois s’être entrouverte sur l’avenir de l’Estivada. Alors que le collectif et le maire ne se sont pour l’heure jamais parlé, que l’élu d’opposition Serge Julien a fait part dans une question écrite reprenant quelques arguments identiques à ceux du collectif, le deuxième adjoint Christophe Lauras a proposé un débat autour de l’Estivada lors du prochain conseil et le lancement d’une Mission d’information et d’évaluation. Ce que l’élu Jean-François Bouges a également réclamé après un long plaidoyer… en occitan.

De son côté, Christian Teyssèdre, après avoir taclé la Région sur l’invisibilité de son soutien et l’opposition pour son silence jusqu’alors, estime que ce festival est avant tout "un festival de langues". " Tout ce que j’ai dit, c’est que ce festival devait changer" a-t-il lancé. En attendant, en juillet, Soprano viendra notamment chanter Coach, qui commence comme cela : "Il est temps d’aller pousser et on a des rêves à soulever "…

Une minute de silence après le séisme en Turquie

Avant que ne commence le conseil municipal, une minute de silence a été observée en mémoire des nombreux morts consécutifs à l’effroyable séisme qui a touché la Turque et la Syrie. À cette occasion, une délégation de la communauté des Turcs du Grand Rodez a été accueillie dans l’hémicycle afin de pouvoir dire un mot sur ce qu’ils ressentent.

Et insister sur le drame que cela représente touchant près de 25 millions de personnes. La délégation a longuement remercié la municipalité pour son action et notamment le vote prochainement d’une subvention de 10 000 € (Ville et Agglo). Le maire a également appelé les habitants de l’agglomération, "dans la mesure de leur possibilité" à soutenir l’association et fait savoir que s’il le fallait, la commune était prête à accueillir des réfugiés.

Le projet immobilier de la Conque Saint-Jean au conseil

S’est ensuite déroulé un conseil municipal très dense au cours duquel de nombreux sujets ont été abordés et pour lesquels nous reviendrons dans nos prochaines éditions, notamment en ce qui concerne l’important projet immobilier qui concerne la Conque Saint-Jean ainsi que la cession des ateliers municipaux de la rue François-Mahoux qui ont nourri le débat, ou la création d’une Maison du vélo au haras.