Aveyron : un nombre record de créations d'entreprises malgré un contexte anxiogène

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  • En 2022, le nombre des défaillances d'entreprises est fortement reparti à la hausse.
    En 2022, le nombre des défaillances d'entreprises est fortement reparti à la hausse. Centre Presse Aveyron - Xavier Buisson
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X. B.

Le directeur départemental de la Banque de France François-Noël Jeambrun et Dominique Costes, président de la CCI, ont dressé ce jeudi 16 février un bilan économique mitigé de l'année écoulée. Pour 2023, les perspectives ne sont guère engageantes, notamment du fait des problématiques de recrutement et de transmission d'entreprises. 

La bonne nouvelle, pour la CCI de l'Aveyron, vient des créations d'entreprises. 2022 a été en la matière une "année record" avec 1432 nouveaux établissements ; on comptait 1168 créations en 2021, 843 en 2020, 821 en 2019 et 727 en 2018. "Près des deux tiers des entreprises ayant vu le jour sont des micro-entreprises et 33% des créateurs sont des femmes contre 23% en 2021", se félicite le président Dominique Costes. 

Les secteurs en vogue sont les services aux entreprises (535 créations), la production d'énergie (313) ou le tourisme (219 créations après 128 radiations, soit un solde positif de 91). "L'économie aveyronnaise est toujours dynamique. Ce nombre de créations est un signe de confiance des porteurs de projets", poursuit le président de la CCI. 

"Mieux vaut monter les marches de la CCI que celles du tribunal de commerce"

Le tableau se ternit quelque peu avec un nombre de défaillances d'entreprises qui repart fortement à la hausse : 94 à fin 2022, ce qui représente 327 emplois. "Dans certains cas, on va directement à la liquidation", regrette Dominique Costes. On comptait 54 défaillances en 2021. Et les choses ne semblent pas prendre une meilleure direction pour 2023, où Dominique Costes s'attend à une année "plus difficile". 

D'où l'intérêt de structures telles que la cellule de prévention de la chambre de commerce et d'industrie, qui permet d'anticiper. "Mieux vaut monter les marches de la CCI... que celles du tribunal de commerce", affirme en ce sens le président, qui rencontre, actuellement des "chefs d'entreprises inquiets, dans l'incertitude par rapport notamment aux approvisionnements et au coût de l'énergie".

Selon la CCI, les principaux enjeux économiques pour 2023 tourneront autour du recrutement, "première préoccupation des chefs d'entreprise", de l'enjeu de la transmission d'entreprise (35% des chefs d'entreprise ont plus de 55 ans) et de la sécurisation des coûts de l'énergie.

À fin 2022, l'Aveyron comptait 16 971 établissements inscrits au registre du commerce pour 47 545 salariés "ressortissants" de la CCI. Pour l'industrie, 3927 établissements (12 760 salariés), 6044 dans les services (13327 salariés), 5489 établissements dans le secteur du commerce (15 479 salariés) et 1484 dans la construction (5957 salariés).

Le secteur qui emploie le plus est celui du tertiaire marchand (36% des salariés) devant le tertiaire non marchand (32%), l'industrie (14%), l'agriculture (10%) et la construction (8%). "L'industrie conserve un poids important mais rencontre des difficultés, notamment l'automobile", explique Dominique Costes.

L'an passé, la CCI dénombrait 810 porteurs de projets accompagnés et 1686 prestations livrées en création, reprise ou accompagnement "Jeunes entreprises".

Un contexte national "marqué par des incertitudes"

De son côté, le directeur départemental de la Banque de France, François-Noël Jeambrun, s'est livré à une analyse nationale de l'année écoulée. "Covid, Ukraine, le monde économique a subi une succession de chocs depuis 2019. Conséquence : des tensions sur les marchés des matières premières, une explosion des prix de l'énergie et des céréales notamment", a-t-il expliqué.

L'activité économique nationale est qualifiée de "résiliente" en 2022, marquée par des incertitudes et une activité dégradée avec, chez les chefs d'entreprises, la "crainte du lendemain". Industrie et bâtiment sont les secteurs les plus impactés, avec une dégradation des trésoreries et ce malgré les Prêts garantis par l'Etat. 

Après la résilience de 2022, la Banque de France envisage un ralentissement pour 2023 (prévision de croissance de 0,3%) et une reprise pour 2024. Sa "première préoccupation" est l'inflation, à 6,7% en France en 2022 avec en parallèle une hausse des prix de l'alimentaire de près de 14%.

À noter, au niveau régional, de très bonnes saisons touristiques et une reprise dans l'industrie (8,4% d'augmentation du chiffre d'affaires) et l'aéronautique (+14%).

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