Les cartes électroniques deviennent paysages urbains
Le photographe viviezois convoque une forme de surréalisme, une autre réalité diront certains, délivrant des clichés suggestifs, entre 3e art, urbanisme et architecture.
Jean Cazelles, photographe viviezois, fondateur et président d’honneur des Photofolies, travaille depuis plusieurs mois sur le petit format, se servant de cartes électroniques comme microsupports, laissant aller son imagination et son art. Il en ressort deux séries de photographies, que le maître du noir et blanc a appelées "Quartier sensible" et "Haute tension", comme une architecture assoupie, presque mystérieuse.
L’artiste s’explique : "Je me suis aperçu que les cartes électroniques, captées avec une certaine approche, pouvaient renvoyer des paysages urbains. Avec un traitement approprié et spécifique des sels d’argent, faisant la part belle à la profondeur des noirs, à la matière-lumière et à l’unicité revendiquée qui en découle, apparaissent de nouvelles vérités". Une fois de plus, le capteur d’images viviezois a franchi le pas créatif avec ce coup-ci les entremêlements de ses supports organisés autour d’une même carte électronique et son cheminement artistique, à la croisée du hasard et de l’inspiration, au télescopage des jours et des nuits.
Marc Tamisier, philosophe et docteur en esthétique, sciences & technologies des arts, apporte son regard éclairé : "Ce jeu entre la lumière et l’obscurité fait la force et la complexité de ces clichés. La force plastique est indéniable. Chaque recoin de chaque image est habité, alors même que nous hésiterions parfois à dire qu’il est habitable. Mais cette puissance plastique est aussi ce qui permet à Jean Cazelles de dépasser la simple illusion.
"Sans elle nous pourrions nous réjouir de l’habileté du truc technique, nous exclamer devant des transistors qui sont devenus des simulacres d’immeubles et prendre ces photos pour un divertissement spectaculaire. Mais ce n’est pas le cas. Nous ne voyons pas encore des immeubles et nous ne voyons plus des composants électroniques. Nous voyons les uns et les autres dans une même plastique photographique… Mais nous sentons aussi que, si nous habitons ce monde, c’est qu’il nous habite".
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