Leur bagarre dégénère à Millau : il assène un coup de couteau et arrache un bout d'oreille avec ses dents

Les faits remontent au 22 juillet dernier. Alors qu'ils sont tous deux sous l'empire de l'alcool, deux hommes se donnent au téléphone rendez-vous à proximité du pont Lerouge, à Millau, pour en découdre.

La raison d'un tel rendez-vous ? Régler leurs différends, "en tête à tête, comme des hommes", a raconté l'un des deux individus à la police, lors de son procès-verbal.

Jeudi 16 février, jour de l'audience, il s'est porté partie civile devant le tribunal de la cité du gant. Toutefois, les circonstances de cette altercation semblent floues. "Vous vous seriez d'abord disputés à cause de vos chiens", avance la présidente, sans occulter l'état d'ébriété dans lequel se trouvaient les deux Millavois.

"Un ancien ami"

Problème, cette rencontre dégénère et donne lieu à un acte particulièrement sanglant. Le prévenu, un jeune homme de 26 ans sans domicile fixe au moment des faits, porte une arme blanche, et c'est ainsi qu’à 22 h ce soir-là, il part retrouver celui qu'il qualifie comme étant "un ancien ami". 

Bien qu'il précise "ne pas avoir eu l'intention de se servir de mon couteau", il le fait, et porte un coup au niveau de l'omoplate de la victime, en atteste les examens médicaux assurés par les urgences de Millau. 

Là, les versions divergent quelque peu. Pour la victime : "Je lui ai mis un doigt dans l'œil, il m'a ensuite fait tomber en me donnant plusieurs coups de poing, puis un coup de couteau à l'épaule et plusieurs, juste à côté de ma tête pour me menacer." Tandis que pour le prévenu, le coup de canif aurait été assené suite à une "strangulation. Je l'ai fait pour qu'il me lâche, pas avant."

Un bout d'oreille arraché

Mais tous deux s'accordent sur un moment de la bagarre. Le mis en cause mord l'oreille de son opposant et en arrache un morceau, là encore confirmé par les examens médicaux. Un acte qui ne serait pas sans rappeler les plus sombres heures de Mike Tyson aux fanas de boxe. "C'est arrivé dans la violence...", tente timidement de justifier le natif de la Manche.

Des "faits particulièrement graves, plaçant la victime dans un état physique difficile", qualifie le procureur de l'Aveyron Nicolas Rigot-Muller, soulignant un contexte particulier, en faisant référence aux problèmes de drogues dont souffre le prévenu.

Mais face à cet amas de violence, le tribunal sévit. La présidente condamne l'homme de 26 ans à 4 mois de prison assortis d'un sursis probatoire de 2 ans, accompagnés par 70 h de travaux d'intérêt général, une interdiction de port d'armes pendant 5 ans, et d'une obligation de soins. Pour l'indemnisation de la victime, rien n'est acté, la décision sera prise lors d'une prochaine audience, le 16 mars.