Objectifs en Ukraine, vive critique de l'Occident : le discours de Vladimir Poutine à Moscou, ce mardi

À 10 heures passées et devant parlementaires et militaires, Vladimir Poutine a commencé son allocution, sans surprise, en revenant sur ce 24 février 2022. "Il y a un an, pour défendre les habitants sur nos terres historiques, pour les sécuriser, pour neutraliser la menace d'un régime néonazi, il a été décidé de lancer une opération militaire spéciale", a déclaré le chef du Kremlin. 

"Depuis 2014, le Donbass se battait pour le droit de parler avec sa langue, de vivre sur ses terres malgré les tirs et la haine du régime kiévien", a-t-il enchaîné. Selon le Président russe, son pays a tout fait "pour résoudre ce problème par les moyens pacifiques. Nous avons été ouverts à un dialogue, nous croyions à un système de sécurité indivisible".

"Ce sont eux qui ont lancé la guerre"

Vladimir Poutine a, alors, pointé du doigt l'Occident, les pays de l'Otan et, évidemment, les Etats-Unis. "En réponse, on a toujours obtenu une réaction hypocrite, inamicale. Il y a eu des actions : l'élargissement de l'Otan, le déploiement de lance-roquettes... Cela est connu de tous : aucun pays au monde ne possède autant de bases à l'étranger que les Etats-Unis." 

Face à ce qu'il considérait comme "une menace qui augmentait", le Président russe a réagi. "Nous n'avions aucun doute que vers le mois de février 2022, tout était prêt pour lancer une opération dans le Donbass. Ce sont eux qui ont lancé la guerre. Nous, nous avons utilisé la force pour l'arrêter."

Il pointe du doigt la stratégie de l'Occident, et notamment "les milliards alloués à l'Ukraine. Selon l'OMC, en 2021 et 2022, 60 milliards de dollars ont été alloués pour soutenir les pays les plus pauvres. Or 150 milliards ont été alloués pour la fourniture des armes. Où sont passées toutes les déclarations concernant la lutte contre le changement climatique, pour éradiquer la pauvreté ?"

"Nous allons progressivement atteindre nos objectifs"

À trois jours du premier anniversaire du conflit, Vladimir Poutine l'a certifié : "nous allons progressivement atteindre nos objectifs en Ukraine. Nous allons continuer soigneusement l'offensive". Le Président russe en a profité pour rappeler que son armée "ne se bat pas contre le peuple ukrainien, qui est pris en otage par les Occidentaux. Ils se sont accaparés ce pays, politiquement, économiquement et militairement."

Alors que Joe Biden, en visite en Ukraine la veille, avait indiqué que 500 nouveaux milliards de dollars allaient être alloués à Kiev, Vladimir Poutine a réitéré son avertissement. "Plus il y aura des systèmes longue portée en Ukraine, plus on sera tenté de repousser cette menace des frontières russes."

"Les Occidentaux ne cachent pas leur objectif qui est, je cite, de causer une défaite stratégique de la Russie", a-t-il poursuivi. "Cela voudrait dire transformer un conflit local dans une phase de confrontation globale. On va réagir de façon adéquate. Il s'agit de notre survie, de la survie de notre pays." 

A lire aussi : Une production conjointe de munitions démarre entre l'Ukraine et un pays de l'Otan

"Je suis fier de notre peuple"

Pendant de longues minutes, Vladimir Poutine a ensuite adressé des remerciements, "au peuple russe, aux héros, aux soldats de garde, à tous les patriotes, je vous demande pardon de ne pas pouvoir énumérer tout le monde". Le chef du Kremlin a, par la même occasion, eu "une pensée au peuple de Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporojia. Vous avez pris la décision de définir votre avenir, de mettre un terme au terrorisme. Votre détermination inébranlable de rejoindre la patrie, la Russie, n'a pas changé". 

Sur le plan économique, Vladimir Poutine a salué la résistance de son pays face aux sanctions de l'Occident, dont l'objectif était "d'imposer des souffrances à nos citoyens". Il a annoncé sa volonté de "créer un fonds d'Etat spécial pour accorder une aide ciblée pour les combattants et leur famille". 

Le Président russe l'a assuré : "nous avons de belles perspectives : le tourisme, l'industrie... Aller chercher de l'argent à l'étranger ne sert à rien. Il faut être plus résilient. Nous avons toujours tendu la main à ceux qui en avaient besoin". Et à Vladimir Poutine de lancer un énième appel : "ceux qui ont choisi de trahir la Russie doivent être tenus responsables devant la loi".