Déserts médicaux : opération séduction en Aveyron pour attirer les futurs médecins

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    Le Département propose des activités aux jeunes médecins pour qu’ils restent en Aveyron. Archives
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Face aux déserts médicaux, Accueil médecins Aveyron propose des dispositifs pour l’installation de praticiens.

La problématique des déserts médicaux est bien connue au sein du département. Trouver un médecin traitant n’est pas chose aisée. Beaucoup doivent parcourir des kilomètres pour dénicher une blouse blanche susceptible de l’intégrer à sa patientèle.

Pour pallier la situation, Accueil médecins Aveyron, un dispositif du Département rattaché à l’Agence départementale de l’attractivité et du tourisme, se plie en quatre pour tenter d’attirer de nouveaux visages. "Notre programme est basé sur la communication et le réseau. On essaye de mettre en lien les candidats à l’installation avec des équipes qui cherchent, afin de favoriser l’accueil de jeunes internes", avance Chrystel Teyssedre, responsable attractivité médicale de l’agence. Accueil médecins Aveyron répertorie toutes les offres de remplacement et d’installation des professionnels de santé sur le départ.

Du sport et de la culture pour s’installer

Au-delà de ce rôle de Pôle emploi médical, la structure tente d’attirer les futurs diplômés en organisant plusieurs événements, notamment lors de la recherche de stage des internes, d’une durée de six mois. "Pour qu’ils choisissent un terrain de stage ici, il faut d’abord qu’ils connaissent l’Aveyron. Quand on vient de Lyon, de Nancy, ce n’est pas sûr que la première intention soit d’aller en stage à Aguessac, on doit donc commencer par travailler la notoriété, leur donner envie d’un cadre de vie pour pouvoir espérer d’être choisi", poursuit Chrystel Teyssedre. Sport, culture, tout est fait pour promouvoir le département, "qui n’est pas le plus connu de France". Des week-ends adrénalines sont proposés avec son lot d’activités sportives tels que le canyoning, le saut à l’élastique, VTT… Des invitations pour des événements culturels avec des associations partenaires font aussi partie de l’offre. "On fait découvrir le territoire aussi lors de soirées avec la gastronomie aveyronnaise. On essaye de les intégrer le plus possible de manière qu’ils se créent un réseau ici", souligne la responsable. De plus, face à la taille du département, induisant de longs déplacements en cas d’urgence – qui peut être un frein pour l’installation – des formations à l’urgence en médecine générale et de médecin sapeur-pompier sont organisées par l’agence.

Ces dispositifs semblent apporter leur pierre à l’édifice puisque, selon la structure, "9 % des internes restent, tandis que les autres départements ruraux n’en conservent que 2 %".

"Les incitations positives sont bien, mais pas suffisantes"

"On est préoccupé mais on reste persévérant. On est conscient que c’est difficile mais il faut que l’on capitalise sur la force aveyronnaise et se coaliser." Pour Benjamin Arnal, délégué départemental de l’ARS en Aveyron, les pouvoirs publics travaillent main dans la main pour faire face à la désertification médicale touchant le département."On verse un certain nombre d’aides financières, les incitations positives, car avec la liberté d’installation, il faut pouvoir attirer les médecins dans les territoires les moins denses", poursuit le délégué départemental. Compléments de rémunérations et exonérations sont versés pour faire venir de nouvelles blouses blanches. "Ces incitations positives sont bien mais pas suffisantes, c’est de moins en moins le motif principal d’installation de jeunes médecins qui veulent une qualité de vie, des services, un emploi pour leur conjoint", observe Benjamin Arnal. Exercer à plusieurs serait également une demande des jeunes médecins. "L’exercice coordonné, telles les maisons de santé, est à développer car c’est une facilité d’installation et c’est la garantie de travailler dans une équipe dans des projets qui vont plus loin que faire juste des consultations", indique Benjamin Arnal.De nouvelles pistes à envisager pour tirer son épingle du jeu dans une problématique d’envergure nationale.
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