Guerre en Ukraine, un an déjà : en Aveyron, la main toujours tendue aux réfugiés de l'ancien rugbyman Alexeï Sutov

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  • Dès les premières heuresde l’arrivée des réfugiés ukrainiens, Alexeï Sutova proposé son aide.
    Dès les premières heuresde l’arrivée des réfugiés ukrainiens, Alexeï Sutova proposé son aide. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Philippe Henry

Bien connu sur les terrains de rugby il y a quelques années, Alexeï Sutov a, dès les premières heures et comme d’autres de ses compatriotes, porté assistance aux réfugiés arrivés en Aveyron. Depuis maintenant un an, il continue à les accompagner dans leur parcours d’intégration.

Près de 8 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de la guerre. C’était il y a un an. Plus de 100 000 ont trouvé refuge en France et plusieurs dizaines en Aveyron. Éparpillées aux quatre coins du département, ces familles sont d’abord passées par Rodez, débarquées de bus après de longues heures de routes à travers l’Europe.

Les rassurer

Bien souvent, elles ont laissé derrière elles une partie de leur famille, des proches. Sans aucune garantie de retour. Dès les premières heures, Alexeï Sutov était là pour les rassurer, les accompagner, les guider.

Il a passé de longues heures, reconnaissable par ses larges épaules héritées d’une longue carrière de rugbyman, entre les lits de camp déposés au sein du dojo de Rodez. Assurant la traduction pour ses compatriotes qui avaient fui la guerre. Né en URSS, en 1972, devenu Moldave en 1991 à l’indépendance de cet État, arrivé en France en 1995 pour jouer au rugby à XIII, sur la pelouse du stade Henri-Lagarde, ce solide troisième ligne a ensuite été la pièce maîtresse du SCD à partir de 2002.

C’est donc tout naturellement qu’Alexeï Sutov a proposé son aide pour notamment assurer la traduction entre ses compatriotes et les associations françaises qui ont d’abord tendu la main à ces réfugiés. Durant les premiers jours, il a aussi " hébergé une famille à la maison. Le temps qu’on puisse leur trouver une solution". Et pendant de longues semaines, et aujourd’hui, son portable est resté allumé jour et nuit. "Beaucoup sont arrivés dans un pays inconnu, raconte-t-il. La barrière de la langue a posé beaucoup de problèmes au départ et puis il y a eu les documents administratifs à remplir, etc."

Intégration

On comprend que les premiers jours de l’arrivée des réfugiés ukrainiens ont été denses. D’autres ukrainiens installés de longue date en Aveyron ont également donné de leur temps pour faciliter cette intégration. Comme Iryna Boca qui vit à Espalion depuis plusieurs années et qui a servi d’interprète.

Et puis, les jours et les semaines ont passé. Les familles ont fini par trouver un logement, quitter Rodez pour être réparties dans d’autres villes du département. Certaines ont fait le choix de retrouver des proches, ailleurs en France.

Pour celles qui sont restées en Aveyron, "l’intégration s’est très bien passée", confie Alexeï Sutov. La plupart ne parlaient pas un mot de français et l’apprentissage de l’alphabet latin ne fut pas une mince affaire lorsque le cyrillique constituait le quotidien. "Tout le monde a voulu nous aider, cet élan de générosité m’a beaucoup touché. Et elle est encore très présente parmi tous ceux que je connais", sourit Alexeï Sutov qui a toujours des proches qui vivent non loin d’Odessa et donc, ressent une légère pointe d’inquiétude lorsqu’il évoque la situation sur place.

"Les gens ont été accueillants et généreux"

"Certains envisagent de rester en France, ils ont trouvé un travail, ont des amis français, explique-t-il. Beaucoup aiment la mentalité des Français. Les gens ont été accueillants et généreux." D’autres ont même trouvé un emploi. Si le téléphone d’Alexeï Sutov sonne un peu moins, il reste toujours en contact avec les familles qui avaient trouvé refuge en France il y a bientôt un an.

"Je ne sais pas combien d’heures j’ai pu passer à les aider, mais je l’ai toujours fait sans compter." Même si, les réfugiés ont parfois le cœur lourd, en particulier les enfants "qui ont la nostalgie de leurs copains qui sont restés en Ukraine".

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