3 questions à Marie-Anne Aymerich sur son quotidien de business angel

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    3 questions à Marie-Anne Aymerich sur son quotidien de business angel
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BPI France

Depuis trois ans, Marie-Anne Aymerich investit dans des startups à impact et les accompagne dans leur croissance. A travers son parcours, elle revient sur les missions d’un business angel.

"Le rôle du business angel ce n’est pas que du financier", affirme Marie-Anne Aymerich. Après une longue carrière internationale à la tête de directions marketing et de business units au sein de grands groupes comme LVMH et Unilever, Marie-Anne Aymerich souhaite désormais partager et transmettre son expérience. Depuis trois ans, elle est devenue business angel et investit dans des entreprises à impact.

Big média : Comment êtes-vous devenue business angel ?

Marie-Anne Aymerich : J’ai toujours voulu chapitrer ma vie professionnelle en trois grandes parties : apprendre, gagner, transmettre. Après plus de trente ans à travailler au sein de grands groupes comme Unilever et LVMH où j’ai écrit le deuxième chapitre, j’ai ressenti le besoin de passer au troisième en partageant mon expérience. En 2020, je découvre, en discutant avec un ami business angel, son quotidien. Ça m’a tout de suite plu et donné envie. Ces échanges ont accéléré ma décision de quitter le monde de l’exécutif pour coacher des startups innovantes et les accompagner dans leur développement. En parallèle, je suis au conseil d’administration de trois belles entreprises et j’interviens au sein d’HEC pour donner des conférences, évidemment autour de l’impact et la raison d’être !

BM : Comment entrez-vous en relation avec des startups ?

MAA : Pour une grande majorité, je réalise mes investissements grâce à des réseaux de business angels comme WeLikeStartup et Asterion Ventures. Parmi les dossiers reçus, je fais d’abord une présélection. Je ne souhaite investir que dans des projets à impact (environnemental ou sociétal) et dans lesquels il y a au moins une femme parmi les cofondateurs. Ensuite viennent les pitchs. A ce moment-là, en dehors du business plan, j’analyse le projet, le marché et surtout l’équipe. Parce qu’une bonne équipe saura faire pivoter un projet "moyen" pour le rendre optimal, tandis qu’une équipe moyenne avec un projet optimal est capable de le rendre moyen !

Aujourd’hui, j’ai atteint les deux tiers du portefeuille que je voulais déployer. J’accompagne environ 15 entreprises dans des secteurs différents. Par exemple certaines sont dans la cosmétique naturelle, la mode éthique, il y a des biotechs et même une start-up dans la colocation entre séniors. Elles sont toutes de tailles différentes. Certaines atteignent déjà plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires tandis que d’autres sont vraiment au début de l’amorçage et plutôt autour de 50 000 euros.

BM : Comment les accompagnez-vous au quotidien ?

MAA : J’ai en moyenne un point mensuel avec chaque entreprise où elles expriment leurs besoins, leur feuille de route. Les cofondateurs sont tous très occupés et dans l’opérationnel. Mon rôle en tant que business angel, c’est de leur apporter du recul en les aidant à lever le nez du guidon. Je les accompagne aussi bien dans leur réflexion business, dans la gestion des équipes que dans la manière de communiquer. Hier par exemple, l’une des startups m’a demandé de mentorer leur directrice des opérations pour l’épauler dans certaines missions. Beaucoup d’entre elles sont actuellement aussi demandeuses de bridges (ndlr : un bridge est une demande de rallonge financière aux investisseurs), il faut donc également les suivre financièrement. D’autres se préparent à lever à nouveau des fonds, je les aide donc à structurer leur pitch, trouver les bons arguments, se rendre compte de leurs acquis, pour assurer le succès de la levée.

C’est un rythme très soutenu mais plus fluide et plus souple que dans mon ancienne vie. Auparavant, mon agenda était rempli de réunions du matin au soir. Le 1er janvier, je savais déjà ce que j’allais faire le 31 décembre. Aujourd’hui, chaque semaine se remplit au fur et à mesure en fonction des besoins des startups. Je suis émerveillée par leur capacité à innover et à potentiellement construire le monde de demain. Dans cette nouvelle vie de business angel, je ne travaille pas moins mais différemment et c’est ce qui me plaît.

Cet article a été publié initialement sur Big Média 3 questions à Marie-Anne Aymerich sur son quotidien de business angel
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