Aveyron : au cœur du Lévézou, les savons de "Bulle de Lagon" ont de quoi se faire mousser

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  • Véronique dans son laboratoire, où elle prépare ses recettes et ses fabrications.
    Véronique dans son laboratoire, où elle prépare ses recettes et ses fabrications. Centre Presse Aveyron - Joël Born
Publié le , mis à jour
Joël Born

Après avoir vécu avec leur famille pendant plus de vingt ans en Polynésie, Véronique Fournier et son mari se sont installés sur les hauteurs de Ségur, dans une ancienne ferme qu’ils ont restauréeet où elle a créé sa nouvelle savonnerie artisanale.
 

Une route étroite et sinueuse grimpe à plus de 800 m d’altitude, jusqu’au hameau de Lunac, sur les hauteurs de Ségur. En quelques endroits ombragés, de belles plaques de neige résistent avec vigueur au soleil printanier de ce mois de février. Nous voilà arrivés à destination de la savonnerie artisanale au nom exotique, Bulle de Lagon. Après avoir apprécié pendant plus de 20 ans la douceur et les bienfaits de la vie polynésienne, Véronique Fournier et son mari Yves ont réalisé le grand saut pour s’installer au cœur de la campagne du Lévézou, dans une ancienne ferme dont ils ont fait l’acquisition depuis quatre ans et qu’ils ont restaurée à leur goût, après avoir été "bien aidés par Initiative Aveyron", comme tient à le souligner la nouvelle Séguroise.

De Papeete à Ségur

Parce qu’ils avaient tout simplement envie de changer de vie et de s’ouvrir de nouveaux, lointains et radieux horizons, Véronique, Yves et leurs deux enfants, Axelle et Alexi, ont quitté la métropole pour s’installer à Papeete en 1997. Ils y ont vécu jusqu’en 2019. "Nos enfants étaient déjà rentrés en France pour leurs études. On s’était dit, ils vont revenir, car nous avions une super qualité de vie, mais il y a eu des rencontres amoureuses et nous n’avons pas fait le poids…", raconte Véronique, avec le sourire d’une mère ravie d’avoir pu se rapprocher de ses enfants.
Pourquoi Ségur et l’Aveyron, me direz-vous ? "Ce fut un coup de cœur après avoir fait des recherches sur Internet, explique Véronique, qui a des racines lozériennes par sa mère et cévenoles par son père. Je connaissais un peu la région, j’y étais déjà venue en vacances et après avoir vécu en Polynésie, je ne pouvais pas vivre dans une ville. Il nous fallait une nature préservée."

L’îlot Bulles

Après avoir travaillé pendant de nombreuses années dans l’import et le négoce d’articles de mode, Véronique a créé sa première savonnerie artisanale à Papeete, L’îlot Bulles, en 2014. "J’ai toujours été attirée par les plantes, j’avais quelques connaissances et puis mon mari a rencontré des problèmes de peau avec des gels douche. C’est comme cela que j’ai eu l’idée de fabriquer mes premiers savons artisanaux." Bien lui en a pris, L’îlot Bulles trouvant rapidement sa clientèle.

Centre Presse Aveyron - Joël Born

Savons, shampoings, dentifrices, produits ménagers

Dans sa nouvelle savonnerie aveyronnaise, Véronique fabrique désormais douze savons : cinq savons de la gamme tropicale (coco, mangue ananas, monoï, fleur de tiaré, gousse de vanille) et sept savons de la gamme locale. Pour ses préparations, elle utilise autant que possible et principalement des produits aveyronnais : l’huile de colza du moulin Méjane, la spiruline alahé de Camboulazet, la bière artisanale de la microbrasserie d’Alrance LVZ, les fleurs et le massera de calendula du Jardin du Mercié, à Vézins-de-Lévézou, ainsi que du lait de brebis de Ségur. Toutes les colorations sont végétales, à base d’argiles ou de plantes.

Bulle de Lagon, qui bénéficie de l’estampille Fabriqué en Aveyron, propose également quatre shampoings solides à base de plantes ayurvédiques, parfumés aux huiles essentielles de menthe verte, gingembre, pamplemousse, mangue ananas, ainsi que deux dentifrices solides à la menthe et à la cerise.

Véronique fabrique, par ailleurs, des produits ménagers solides, des galets pour le lave-vaisselle ainsi que de la lessive en poudre. Un ensemble de produits naturels et biodégradables que l’on retrouve sur la boutique en ligne ainsi que dans des épiceries de village, des pharmacies, dans la boutique des caves de Roquefort Société ou bien encore sur l’aire d’autoroute de Sévérac-le-Château.

Autant dire que dans son laboratoire particulièrement spacieux et lumineux, aménagé dans un ancien appentis de la ferme, Véronique n’a pas vraiment le temps de coincer sa bulle…

Même s’il a fallu, bien évidemment un temps d’adaptation - on ne passe pas comme ça des îles du Pacifique sud et des atolls polynésiens aux collines boisées et cristallines du plateau du Lévézou - Véronique ne regrette absolument pas son choix, heureuse d’avoir trouvé en ce coin d’Aveyron un nouvel équilibre de vie, elle qui a grandi à Marseille, après être née à Paris. Et puis, elle aura toujours loisir de s’échapper quelque temps de sa nouvelle bulle aveyronnaise pour retourner à Tahiti, où vivent toujours sa mère et son frère aîné.

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