Agriculture : A La Cavalerie, la success-story de l'entreprise familiale, la fromagerie Fromabon

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  • De gauche à droite, Johan, Anne, Julie, Noé et Jésus El Bitar.
    De gauche à droite, Johan, Anne, Julie, Noé et Jésus El Bitar. Reproduction Centre Presse Aveyron
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Jennifer Franco

C’est à La Cavalerie que les El Bitar font prospérer leur entreprise depuis les années 90. Depuis 2020, ils ont décidé d’apporter un peu de Larzac dans la région parisienne. La relève est désormais assurée autour des trois enfants qui poursuivent l’aventure aux côtés de leurs parents. Rencontre...

Fromabon, c’est l’histoire d’une réussite libano-aveyronnaise. Celle de la famille El Bitar, qui en trente ans, a su imposer sa marque de fabrique au pays des brebis et des chèvres. L’histoire prouve qu’il n’est pas forcément nécessaire d’être né dans une exploitation agricole, ni d’avoir une descendance aveyronnaise pour être capable de faire du bon fromage.

Tout démarre au Liban dans les années 90

Tout démarre au début des années 90 au Proche-Orient. "Ma mère, Anne, rate de peu le concours d’école d’infirmière", raconte Johan, 26 ans, le fils aîné du couple, qui avec le reste de la fratrie, Julie, 24 ans et Noé, 21ans, a rejoint l’affaire familiale. "Elle a eu besoin de faire une pause". C’est au Liban que l’Aveyronnaise décide de partir se ressourcer. C’est là qu’elle rencontre Jésus El Bitar, dans son pays natal, marqué par les affres de la guerre. Ils tombent amoureux, se marient et décident de venir s’installer en France.

Dans le Sud-Aveyron, à La Cavalerie, où les parents de celle qui est désormais devenue son épouse, tiennent… une fromagerie. Jésus et Anne vont pendant six mois travailler "avec ma grand-mère. C’est là où mon père a tout appris sur le fromage car au Liban, ce n’est pas un produit très développé puis il en mangeait peu", explique Johan.

À l’image d’Obélix tombé dans une marmite de potion magique quand il était petit, Jésus El Bitar a plongé ses cinq sens dans le fromage dont il a appris le moindre secret. Mais l’envie de monter leur propre affaire prend le dessus chez les jeunes mariés. En 1992, dans le centre-ville de La Cavalerie, ils ouvrent à leur tour leur fromagerie. Fromabon, un petit commerce avec peu de moyens mais avec pour trame de fond une furieuse envie de réussite.

Lettres de noblesse pour les fromages de brebis et de chèvre

"Ils faisaient tout à deux, la fabrication, la vente, les marchés. Les débuts ont été très durs entre les banques qui prêtaient difficilement, peu de fonds pour investir et une qualité de fromages, il faut le dire, au départ, médiocre car ils n’étaient pas fromagers de profession". Mais, la persévérance chevillée à un sens du contact et des affaires particulièrement affûté, va finir par payer. "Une gamme riche et des produits qui ont du goût", ce sont les deux forces de Fromabon. À force de travail, l’alchimie fromagère a fini par acquérir ses lettres de noblesse. Aujourd’hui, Fromabon propose une trentaine de produits. "Nous envisageons de réduire notre carte et nous travaillons sur des nouveautés".

À la conquête de Paris

En 2010, la famille El Bitar décide d’agrandir la société et part s’installer dans la zone artisanale Millau-Sud, toujours à La Cavalerie. Elle s’étend au fil des ans et des projets. Et décroche de nouveaux réseaux de distribution en plus des marchés régionaux. Depuis 2020, Fromabon est parti à la conquête du marché parisien.

Quatre médailles au concours d'Espalion

En ouvrant la crémerie Micaelli à Nanterre et une place de marché dans Les Halles Henri Barbusse de Levallois- Perret, l’entreprise est également présente sur le célèbre marché de Rungis. Gage de reconnaissance, Fromabon a décroché quatre médailles sur la dernière édition du concours des fromages de l’Aveyron à Espalion en 2022 : l’or pour sa tomette Mieja Mieja et sa Fleur du Larzac, l’argent pour la Couronne de chèvre cendrée et le pavé de brebis à la truffe.

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