Basé à Montrouge, David Ayral travaille sur les cinq continents mais a le cœur en Aveyron

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  • Le super pouvoir de David Ayral ? Conquérir de nouvelles marques et de nouveaux marchés.
    Le super pouvoir de David Ayral ? Conquérir de nouvelles marques et de nouveaux marchés. Reproduction L’Aveyronnais
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Emmanuel Pons

Né à Paris mais enfant des Saint-Côme-d’Olt, David Ayral a développé la société Palm Three qui rachète des invendus à des grandes marques pour les écouler auprès de grossistes, à travers les cinq continents.

"Petit, j’ai été expédié en Aveyron, chez ma tante, du côté de Saint-Côme-d’Olt, se souvient David Ayral. Mes parents avaient acheté un bistrot à Paris et ils ne pouvaient pas s’occuper d’un jeune enfant."

Né en février 1971 à la capitale, le jeune David fréquente les bancs de l’école des Francs Bourgeois à la Bastille, un établissement catholique qui propose des cours du primaire au bac et où on entre sur dossier. "Le directeur d’alors a dit à mon père : 'Vous êtes Aveyronnais donc vous êtes prioritaires.'"

David Ayral.
David Ayral. Reproduction L'Aveyronnais

Après son bac B (économie) décroché en 1989, il s’inscrit à l’Institut des petites et moyennes entreprises (IPME), aujourd’hui rebaptisé Weller.

"C’était des pros, des chefs d’entreprise qui donnaient les cours… Ça m’a vraiment plu."

En 1992, l’armée se rappelle au bon souvenir de l’étudiant. "En tant qu’Aveyronnais, note David Ayral, j’avais des connexions dans le monde de la cuisine. J’ai eu la chance de faire mon service à Paris, au sein du Cercle national des armées. Ensuite, j’ai repris mes études. J’ai fait une quatrième année dans l’analyse stratégique. Je me destinais à gérer les galeries marchandes des centres commerciaux."

Un beau début de carrière chez Jennyfer

Mais "un cabinet de recrutement m’a contacté pour gérer le stock de Jennyfer", dit le chef d’entreprise qui met ainsi un premier pied dans le monde de la confection. La société, basée dans le sentier, compte à l’époque trente magasins. "Ma mission a été de rationaliser les flux, de mettre le bon produit au bon moment, de faire le suivi des ventes et de gérer l’approvisionnement et les achats."

Entre 1994 et 2002, alors que David Ayral est directeur des achats puis directeur supply chain – chargé de coordonner la chaîne de production – Jennifer connaît une forte croissance avec l’ouverture de quinze et vingt boutiques, chaque année. Le groupe en compte alors plus de trois cents.

Nommé directeur export en 2002, il développe l’entreprise à l’international. "J’ai ouvert soixante-dix magasins dans dix-sept pays, au Moyen-Orient, en Europe de l’Est…, détaille l’Aveyronnais. On s’est ouvert sur le monde. Et puis, une fois que t’es implanté en Arabie saoudite, tu peux aller partout !"

Mais cette belle aventure et l’ascension de David Ayral au sein de Jennyfer connaissent une fin brutale. "On a été racheté en 2005. J’avais l’impression, qu’avec la nouvelle direction, on ne faisait plus partie de la même équipe, constate-t-il. Il fallait que je passe à autre chose."

David Ayral quitte Jennyfer, en 2006, mais ne tarde pas à retrouver un nouveau travail. "David, viens bosser avec moi", lui dit alors Albert Ifrah, le directeur de Palm Three, une société basée à Montrouge (Hauts-de-Seine), spécialisée dans le rachat en gros et la revente de stocks d’invendus de grandes marques.

Patron de Palm Three

"J’ai racheté des parts puis, deux ans plus tard, quand Albert est parti à la retraite, j’ai aussi acquis les siennes", précise l’entrepreneur qui met alors le second pied dans le monde de la confection.

"En fin de saison, on fait l’inventaire du stock restant avec le client et on propose un prix, explique le désormais patron. Puis on revend à l’export, comme ça, il n’y a pas de concurrence localement." Et dans son nouveau job, David Ayral est parfaitement à son aise puisqu’il connaît les réseaux par cœur. D’ailleurs, son premier contrat, il le décroche avec… Jennyfer. "Je connaissais le produit et je savais où le vendre, confirme-t-il. Ensuite, le challenge a été de conquérir de nouvelles marques et de nouveaux marchés." À coups de rachat de camions entiers de marchandises, soit plusieurs milliers de pièces, "on est sur une stratégie de volume, explique le patron de Palm Three. On vend pas cher avec des marges pas élevées. Donc il faut qu’on écoule des dizaines de millions d’unités."

Les clients sont des chaînes de magasins discount, des grossistes étrangers qui revendent localement à des détaillants, ou des sites internet.

"Sans prétention, souligne David Ayral, je peux dire qu’on travaille sur les cinq continents." Mais jamais, bien sûr, en concurrence avec les enseignes déjà implantées à l’étranger. Émirats arabes, Roumanie, Italie, Algérie, Côte d’Ivoire, Chili pour n’en citer que quelques-uns…

Mais il est un "pays" qui lui est cher. Celui de ses parents et de sa jeunesse : "Enfant, je passais toutes mes vacances en Aveyron, à Saint-Côme. J’y retrouvais la famille, les amis. Plus grand, on prenait la mobylette pour aller danser à l’Excalibur, se souvient-il. Je suis profondément attaché à mes racines, à l’Aveyron."

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